PEUT-ON TRAITER LES ANIMAUX COMME DES MACHINES ?
PREAMBULES
AU SUJET DE REFLEXION :
En général, sur l’animal :
https://www.youtube.com/watch?v=IET1ak_Wtv0
Cette
intervention veut mettre en avant le propre de l’homme. Celle qui suit est
véganiste (pour le respect des animaux en faisant disparaître toute souffrance
due à l’homme)
https://www.youtube.com/watch?time_continue=9&v=5M86C7J71M8&feature=emb_logo
Cette
intervention veut mettre en avant une éthique respectueuse de l’animal.
On peut
défendre une position de bon sens pour éviter les néfastes de la consommation
de viande sur les équilibres écologiques :
https://www.youtube.com/watch?time_continue=1&v=nVydgG2DFU0&feature=emb_logo
Notre sujet se
demande au fond si les animaux ont une intériorité, c’est-à-dire une vie
intérieure psychique.
Il est
intéressant de s’intéresser à ce que des autres cultures que nos cultures
occidentales valorisent avec l’ethnologie. Ecoutons Philippe Descola :
https://www.youtube.com/watch?v=8gdBl1ZVobE
INTRODUCTION AU SUJET
Analyse problématique :
A partir de « Peut-on » :
Est-il
possible de traiter les animaux comme des machines ?
Sens 1 du sujet. C'est une question épistémologique.
L'étude du
vivant et donc des animaux exigent des modèles. La machine et ses mécanismes
est-elle un bon modèle ? Quelle est la force de ce modèle et qu’elles sont
ses limites ?
Est-il permis
de traiter les animaux comme des machines ? Mais nous-mêmes ne
serions-nous pas des machines biologiques, juste un peu plus
perfectionnées ?
Sens 2 du sujet. C'est une question éthique et morale.
Les liens entre sens 1 et sens 2 du sujet :
La
connaissance scientifique expérimentale au cœur du sens 1 croise le sens
2 :
1.
La biodiversité du vivant (y compris des animaux) et la sauvegarde de nos
écosystèmes met en jeu notre propre sauvegarde ;
2.
L'usage des cobayes nécessaires pour tester des molécules qui serviront de
médicaments (l'homme est aussi un animal !). Mais jusqu'où autoriser cet
usage de cobayes ?
3.
La science de l'éthologie et les neurosciences nous renseignent sur
l'intériorité animale (soit elle la mécanise, soit elle en admet l'intériorité
inobjectivable ; par exemple, il y aurait des vécus communs entre
l’intériorité animale et la nôtre comme le plaisir et la souffrance) ; dès
lors, c'est en fonction de celle-ci qu’une morale et donc un droit vis-à-vis de
l'animal se conçoit.
[Repérer des contradictions, des débats :]
Si d’emblée on
serait tenté de penser que les animaux ne doivent pas être traités comme des
machines, car nous avons des relations affectives et empathiques avec nos
animaux domestiques. Néanmoins, ce qui nous retient de donner une simple
réponse affirmative au sujet est qu'on peut opposer à cette idée le fait que
les avancées de la science et du progrès exigent et ont exigé un usage des
animaux. En effet, ils ont précédé nos machines et ils sont encore des cobayes
nécessaires à notre médecine. Par ailleurs, comme dans tout écosystème avec des
proies et des prédateurs, il y a interdépendance entre l'homme et certaines
espèces. Pouvons-nous ne plus tuer certaines espèces qui seraient invasives
faute de prédateur ? Pouvons-nous interrompre notre consommation carnée et
participer à la disparition d'espèces animales qui existent du fait de notre
domestication ? Mais comment concilier ceci avec une empathie pour la
souffrance animale qui suppose de les respecter dans leur intégrité ?
Plan avec les TC (Transition Critique):
I – La machine est-elle un bon modèle de connaissance de l'animal ?
A – Le modèle cartésien et sa
correction leibnizienne.
C – Le retour de la machine avec
l'IA.
+
Réponse de Dennett à l’objection de Searle sur la chambre chinoise :
l’hétéro-phénoménologie :
+
Le zombie entre fonctionnalisme et théorie des qualias.
D - TC : L'intériorité comme vécu est premier.
A – Déontologie de la responsabilité
et respect de la biodiversité comme respect de l'humanité.
Une limite de ce raisonnement :
B – Déontologie comme respect de
l'individuation de la liberté.
A- Les dilemmes moraux animaux/humains nécessitent une approche utilitariste.
Voici une présentation de la morale
utilitariste :
Voici des dilemmes qui questionnent
cette morale :
Objections au véganisme
intégriste :
I – La machine
est-elle un bon modèle de connaissance de l'animal ?
A – Le modèle cartésien et sa correction leibnizienne.
La vidéo la
plus précise sur l’animal-machine de Descartes :
https://www.youtube.com/watch?v=aa6AA6wUmKg
Voici
Descartes dans le texte :
Discours de la Méthode (1637), Ve
partie. Œuvres et lettres, La Pléiade, pp. 164-165 :
« [...] ceux qui, sachant combien de divers
automates, ou machines mouvantes, l'industrie des hommes peut faire, sans y
employer que fort peu de pièces, à comparaison de la grande multitude des os,
des muscles, des nerfs, des artères, des veines, et de toutes les autres
parties qui sont dans le corps de chaque animal, considéreront ce corps comme
une machine qui, ayant été faite des mains de Dieu, est incomparablement mieux
ordonnée et a en soi des mouvements plus admirables qu'aucune de celles qui
peuvent être inventées par les hommes.
Et je m'étais ici particulièrement arrêté à faire voir
que, s'il y avait de telles machines qui eussent les organes et la figure
extérieurs d'un singe ou de quelque autre animal sans raison, nous n'aurions
aucun moyen pour reconnaître qu'elles ne seraient pas en tout de même nature
que ces animaux ; au lieu que, s'il y en avait qui eussent la ressemblance de
nos corps et imitassent autant nos actions que moralement il serait possible,
nous aurions toujours deux moyens très certains pour reconnaître qu'elles ne
seraient point pour cela des vrais hommes. Dont le premier est que jamais elles
ne pourraient user de paroles ni d'autres signes en les composant, comme nous
faisons pour déclarer aux autres nos pensées. Car on peut bien concevoir qu'une
machine soit tellement faite qu'elle en profère quelques-unes à propos des
actions corporelles qui causeront quelques changements en ses organes, comme si
on la touche en quelque endroit, qu'elle demande ce qu'on veut lui dire; si en
un autre, qu'elle crie qu'on lui fait mal, et choses semblables ; mais non pas
qu'elle les arrange diversement pour répondre au sens de tout ce qui se dira en
sa présence, ainsi que les hommes les plus hébétés peuvent faire. Et le second
est que, bien qu'elles fissent plusieurs choses aussi bien ou peut-être mieux
qu'aucun de nous, elles manqueraient infailliblement en quelques autres, par
lesquelles on découvrirait qu'elles n'agiraient pas par connaissance, mais
seulement par la disposition de leurs organes. Car, au lieu que la raison est un
instrument universel qui peut servir en toutes sortes de rencontres, ces
organes ont besoin de quelque particulière disposition pour chaque action
particulière ; d'où vient qu'il est moralement impossible qu'il y en ait assez
de divers en une machine pour la faire agir en toutes les occurrences de la vie
de même façon que notre raison nous fait agir. Or, par ces deux mêmes moyens,
on peut aussi connaître la différence qui est entre les hommes et les bêtes.
Car c'est une chose bien remarquable, qu'il n'y a point d'hommes si hébétés et
si stupides, sans en excepter même les insensés, qu'ils ne soient capables
d'arranger ensemble diverses paroles, et d'en composer un discours par lequel
ils fassent entendre leurs pensées ; et qu'au contraire il n'y a point d'autre
animal tant parfait et tant heureusement né qu'il puisse être, qui fasse le
semblable. Ce qui n'arrive pas de ce qu'ils ont faute d'organes, car on voit
que les pies et les perroquets peuvent proférer des paroles ainsi que nous, et
toutefois ne peuvent parler ainsi que nous, c'est?à?dire, en témoignant qu'ils
pensent ce qu'ils disent ; au lieu que les hommes qui, étant nés sourds et
muets, sont privés des organes qui servent aux autres pour parler, autant ou
plus que les bêtes, ont coutume d'inventer d'eux-mêmes quelques signes, par
lesquels ils se font entendre à ceux qui, étant ordinairement avec eux, ont
loisir d'apprendre leur langue. Et ceci ne témoigne pas seulement que les bêtes
ont moins de raison que les hommes, mais qu'elles n'en ont point du tout. […] Et on ne doit pas confondre les paroles avec les mouvements naturels, qui
témoignent des passions, et peuvent être imités par des machines aussi bien que
par les animaux; ni penser, comme quelques anciens, que les bêtes parlent, bien
que nous n'entendions pas leur langage; car s'il était vrai, puisqu'elles ont
plusieurs organes qui se rapportent aux nôtres, elles pourraient aussi bien se
faire entendre à nous qu'à leurs semblables. »
B – Corrections kantiennes.
- La
reproduction (les machines ne se reproduisent pas). Il y a une sélection
naturelle, à l’image de la sélection artificielle.
- Tout ce qui
concerne la maladie. Une machine s’use, tombe en panne. Un vivant tombe malade.
Une machine ne s’auto répare pas (même si c'est remis en cause avec
l’informatique), alors qu'un vivant peut s’auto réparer. Il peut guérir de
lui-même.
- Dans le
vivant, les êtres vivants sexués ont un vieillissement qui n’est pas l’usure.
L’être vivant semble programmé à mourir. Chaque être vivant a comme une loi qui
indique quand il va mourir. Les industriels imitent parfois le vivant avec
l’obsolescence programmée.
Voici le texte
original de Kant sur ces points :
« Dans une montre une partie est l’instrument du
mouvement des autres, mais un rouage n’est pas la cause efficiente de la
production d’un autre rouage ; certes une partie existe pour une autre,
mais ce n’est pas par cette autre partie qu’elle existe. C’est pourquoi la
cause productrice de celles-ci et de leur forme n’est pas contenue dans la
nature (de cette matière), mais en dehors d’elle dans un être, qui d’après des
Idées peut réaliser un tout possible par sa causalité.
C’est pourquoi aussi Dans une montre, un rouage n’en produit pas un autre et
encore moins une montre d’autres montres, en utilisant (organisant) pour cela
une autre matière ; elle ne remplace pas d’elle-même les parties dont elle est
privée et ne corrige pas les défauts de la première formation à l’aide des
autres parties ; si elle est déréglée, elle ne se répare pas non plus
d’elle-même, toutes choses qu’on peut attendre de la nature organisée. Un être
organisé n’est pas seulement une machine – car celle-ci ne détient qu’une force
motrice -, mais il possède une énergie formatrice qu’il communique même aux
matières qui ne la possèdent pas (il les organise), énergie formatrice qui se
propage et qu’on ne peut expliquer uniquement par la puissance motrice (le
mécanisme). »,
KANT, Critique
de la faculté de juger (1790), IIe partie, Sect. I, 65. Ed. Vrin
+ Transition :
Mais cette
correction de Kant ne disqualifie pas le modèle physico-chimique du vivant, il
amende le modèle mécaniste cartésien du vivant. Pour Kant et Descartes, l’âme
humaine est un principe en dehors du corps animal. Les animaux ne sont que ce
corps mécanique.
Mais, si, au
fond, nous n’étions rien d’autre que ce corps animal, juste un peu plus
élaboré, ne faudrait-il pas reconsidérer nos rapports aux animaux ? Nos
conceptions de la conscience, de l’intériorité en fonction de leur rapport avec
le corps (animal) sont essentielles pour déterminer nos conceptions éthiques.
C – Le retour de la machine avec l'IA.
Voici une vidéo qui résume tout le débat qui
suit :
https://www.youtube.com/watch?v=r-RHHrrdbfM&list=PLuL1TsvlrSnd9nkLxP0QprgDUkOs4Lq2f
Si nous pouvons
associer des sensations cellulaires à des phénomènes physico-chimiques et en
déduire à partir de là le passage à des émotions puis à des réflexions, il
reste qu’il nous faut expliquer le caractère interne des sensations. Une
sensation observée comme phénomène physico-chimique n’est pas une sensation
vécue de façon interne.
Si notre conscience et
notre intériorité peuvent s’expliquer par notre matérialité, alors pourquoi
serions-nous différents des animaux dont l’organisation biologique est d’un
modèle presque semblable au nôtre ?
+ La
thèse fonctionnaliste
Cette vidéo de Monsieur
Phi présente cette thèse qui affirme que, comme un ordinateur, nous sommes un
réseau de fonctions et de programmes interconnectés sur un support
matériel :
https://www.youtube.com/watch?v=qyDWSpX3xAk
Si on explique l’esprit par la matière, si on arrive à
réduire nos pensées à des ensembles complexes et auto-organisés de réactions
chimiques et d’influx électriques, on n’aura plus besoin d’absolutiser l’âme
humaine. Parce que tout se ramènera à des explications scientifiques, on pourra
établir des parallèles entre des états de conscience et des états cérébraux qui
en sont les causes en tant que soubassements.
Exemple de l’ordinateur :
On peut comparer dans un premier temps l’esprit à un
ordinateur. Dans un ordinateur, il y a un hardware (=cerveau) et un software
(=esprit). L’informaticien agit au niveau du hardware et l’utilisateur a
affaire au software.
Software Esprit / Utilisateur – sentiment personnel
(Windows) (Langage et sens)
Hardware / Cerveau
Langage binaire / Biochimie
Cette analogie est appelée le modèle fonctionnaliste de la
conscience.
Alan Turing (USA) définit un critère qui permet de
déterminer quand on aura atteint l’intelligence artificiel (I.A.) :
Si un homme dialoguant par téléphone ou par radio, ne sait
plus si il dialogue avec une machine ou un être humain et qu’il s’agisse d’une
machine alors on aura atteint l’intelligence artificielle. Pour que le test
soit concluant, il faut une personne humaine qui dialogue vraiment : qui soit
dans un échange d’informations, d’émotions, etc.
Même si on avait affaire à l’impression d’un véritable dialogue,
il n’est pas certain que nous ayons atteint une intelligence artificielle ou
plus précisément une conscience artificielle.
Voici une vidéo sur le test de Turing et ses limites :
https://www.youtube.com/watch?v=k0vmuYQAkW4
+
Pour montrer les limites de cette thèse, John Searle va donner un contrexemple
qui s’appelle « La chambre chinoise » :
La « chambre chinoise » est une objection au
modèle fonctionnaliste de la conscience (version actuelle de l’animal machine
de Descartes) par John Searle (USA, 20e siècle) : « La chambre chinoise ».
Imaginons quelqu’un enfermé dans une chambre, on lui
apprend à manipuler des idéogrammes chinois sans en connaitre la signification.
Il manipule les idéogrammes du point de vue de règles structurelles : s’il
reçoit tel ou tel idéogramme, il doit donner tel ou tel idéogramme. Alors qu’il
est enfermé dans sa chambre, un chinois lui transmet une série d’idéogrammes et
il lui renvoie une série en suivant les règles de manipulation.
Voici une vidéo en anglais résumant cet argument :
https://www.youtube.com/watch?v=TryOC83PH1g
Ce que signifie « la chambre chinoise », c’est qu’il y a
une différence entre manipuler des signifiants selon des règles et comprendre
le signifié de ces signifiants.
Pour comprendre cette distinction signifiant/signifié,
voici une vidéo :
https://www.youtube.com/watch?v=Wd1yaqDZ1fE
Ainsi on peut manipuler le signifiant de l’émotion sans
avoir le signifié social de cette émotion : d’ailleurs, ceci est souvent le cas
pour les enfants.
A propos de la distinction signifiant/signifié : les mots
bœuf en français et beef en anglais sont des signifiants et l’animal lui-même,
le bœuf/beef désigné par les mots, est le signifié.
Les animaux ont des formes de langage où la distinction
signifiant/signifié
John Searle pointe avec cet exemple de « la chambre
chinoise » qu’une machine pourrait très bien parler de tristesse sans être
capable de l’éprouver et sans empathie (= pas de conscience).
John Searle va opposer des datas (=données informatiques)
et des qualias (= « données » de la sensibilité = des faits
qualitatifs).
Si on modélise la conscience avec une machine, plus
particulièrement électronique, il manquera toujours l’intériorité de l’esprit.
La pensée n’est pas seulement un calcul, ce n’est pas seulement un enchainement
langagier. La pensée présuppose une intériorité, une affectivité. Penser, c’est
être dans une auto-affection de soi par soi.
Autre argument : selon Thomas Nagel (USA, 20e s.), on peut
parfaitement expliquer biochimiquement l’effet du chocolat, mais on passera à
côté du vécu intérieur relatif au fait de manger du chocolat.
Mais dès lors avec Nagel, on peut envisager des
intériorités animales diverses derrière des organismes biologiques divers.
On peut se demander ce que ça fait d’être une
chauve-souris :
+
Réponse de Dennett à l’objection de Searle sur la chambre chinoise :
l’hétéro-phénoménologie :
Daniel Dennett répond à l’objection de la chambre
chinoise.
Il est un éliminativiste. Cette vidéo présente cette
approche :
https://www.youtube.com/watch?v=K4lbOEKT5js
Habituellement, la phénoménologie s’exerce en première
personne par exemple, dans cette approche tous les phénomènes apparaissent à
l’intérieur de l’esprit. Le champ visuel du point de vue de la phénoménologie
en première personne n’est pas extérieur à nous.
Par exemple, la table apparait dans ma conscience.
Mais pour Dennett, l’apparition même de la table est au
fond une interprétation de données extérieures (sense data) par mon cerveau. Ce
que nous croyons percevoir consciemment en première personne est le fruit d’une
interprétation inconsciente à la première personne, mais connaissable du point
de vue de la 3e personne, c’est-à-dire du point de vue scientifique. Autrement
dit, un observateur extérieur à mon cerveau voit que mon cerveau interprète les
données visuelles reçues par l’œil avant que j’ai conscience de la table en
première personne. L’hétéro-phénoménologie va insister sur l’idée que la conscience
en première personne est toujours précédée par une interprétation cérébrale des
données matérielles. Pour Dennett, la conscience pure, l’intériorité pure est
une illusion liée à une complexité de multiples interprétations cérébrales qui,
à un niveau supérieure de complexité, deviennent des auto-interprétations. Le
cerveau traite l’information issue des longueurs d’onde visuelle, il les
transforme en information électrique dans les terminaisons cérébrales présentes
au fond des yeux. Mais pour rendre compte de ces données, il y a un premier
travail inconscient d’interprétation. Elles sont regroupées en paquets en ce
qui nous semble des couleurs et des formes juxtaposées. Ces informations sous
cette forme sont alors traitées par ce système d’auto-interprétation de soi
qu’est la conscience.
Notre réflexion a beau voir qu’il s’agit ici d’une
illusion : les barres rouges sont parallèles. Cependant, notre
interprétation inconsciente continue de la produire visuellement. Il y a bien
la fonction réflexive qui analyse le produit erroné de la fonction visuelle.
En phénoménologie, il y a l’affirmation d’un point de vue
radical en première personne. Tout se voit à l’intérieur de notre conscience,
la conscience précède le fait de la matière, et la pensée « je ».
Cette position est par exemple celle de Platon, Plotin, Douglas Harding.
Hétéro-phénoménologie : le point de vue à la troisième
personne expliquerait le « je » voire le point de vue de la
conscience en première personne. On se regarde soi-même comme de l’extérieur,
mais l’esprit est dans la matière, il est le produit du cerveau. « Je suis » en
première personne est une illusion, puisque tout est matière. Dans la matière,
il y a juste une capacité à s’auto-analyser qui fait la conscience. L’énergie,
la matière fait la conscience pour Dennett ou Marx.
En faveur de l’hétéro-phénoménologie, on peut remarquer que
l’énonciation verbale en troisième personne précède l’énonciation d’une
conscience en première personne. On cherche à comprendre le point de vue des
autres avant de se constituer un point de vue personnel. Quand on étudie le
développement de l’enfant, avant de dire « je », l’enfant parle de lui à la
troisième personne. Peut-être qu’un ami imaginaire est un reliquat du passage
de la troisième personne à la première personne. Il laisse donc dernière lui
son ami imaginaire. Se parler à soi-même montre qu’on se parle comme à une
troisième personne.
+ Le
zombie entre fonctionnalisme et théorie des qualias.
La science pourrait éviter le délire du sens en expliquant
le comment. La conscience dans laquelle s’effectue le sens pourrait être
expliquée elle-même. Les lois de la matière serraient la seule clef du sens.
L’hétéro-phénoménologie de Daniel Dennett, pour expliquer
la conscience essaie de prouver que la conscience en première personne est
toujours un effet de la réalité corporelle en 3e personne.
Dennett, par l’hétéro-phénoménologie, veut suggérer que
l’évolution de la conscience se ramène à celle de la matière qui
s’auto-interprète.
Seulement on pourrait être une machine biologique
auto-interprétante sans qualia, sans vécu comme un zombie. Le zombie
extérieurement a tout de l’être humain hormis qu’il n’est pas pourvu de vécus
intérieurs.
François Loth résume l’argument :
« Les zombies, répliques fonctionnelles des êtres humains,
auraient malgré tout des cerveaux comme les nôtres. Ils parleraient politique,
se rendraient à des expositions de peinture, se plaindraient de maux de tête,
etc. Ils seraient seulement « entièrement dans le noir à l’intérieur »
(Chalmers 1996, p. 96). Cependant, dans la mesure où ils se comporteraient
exactement comme nous, rien ne les empêcherait de discuter des qualités
spécifiques de la conscience – voire de laisser un commentaire sur un blog
parlant de la conscience.
En imaginant une créature qui satisfasse la conception
fonctionnaliste de la douleur, nous n’imaginons pas une créature qui serait
anesthésiée. Pour le fonctionnaliste ou l’adversaire du fonctionnaliste, une
créature anesthésiée n’éprouve pas de douleur. Il s’agit plutôt d’imaginer une
créature qui se comporte exactement comme nous le faisons lorsque nous
éprouvons une douleur. La créature se plaint, tente de fuir lorsqu’elle est
soumise à la douleur, et paraît souffrir comme nous le faisons. Les connexions
causales, donc le comportement de la douleur, sont présentes. Ce qui échappe au
zombie, c’est le côté interne de la douleur, son aspect qualitatif. »
Voici une vidéo de Michel Bitbol sur le zombie en
philosophie et en neurobiologie :
https://www.youtube.com/watch?v=FlcibsJoF-Q&t=175s
On peut aboutir à une position panpsychiste, telle celle de
David Chalmers :
https://www.youtube.com/watch?v=uhRhtFFhNzQ
Alors la conscience et son intériorité serait commune à
tous les êtres. Nous ne pouvons ignorer que des systèmes de repérage de la
douleur ou des systèmes biologiques apparentés à la peur, au désir et au
plaisir sont forcément liés à des êtres qui en ont conscience.
+ Conclusion éthique :
En tant
qu’êtres vivants, nous sommes des machines avec une intériorité. Nous devons
étendre l'éthique aussi bien aux animaux qu'à nous-autres, machines cérébrales
et corporelles, qu’elles aient ou non une intériorité illusoire !!!!
Les liens
entre les animaux et l’homme posent aussi des questions.
Voici ce que
nous dit la science au sujet de degrés de manifestation de conscience dans le
vivant :
D - TC :
L'intériorité comme vécu est premier.
On ne peut pas
simplement évacuer le vécu de l’angoisse, de la peur, de la souffrance
psychique et de la douleur ?
L’ordinateur Hall de
2001 l’Odyssée de l'espace est de la
SF, mais l'expérience de pensée nous invite à la question : a-t-il de
l'angoisse devant sa probable disparition ? La thèse matérialiste suppose
que nous devrions respecter des machines en fonction de leur degré
d’intériorité.
Voici un extrait de
ce film de Stanley Kubrick qui pose la question de la limite entre l’arrêt
d’une machine et le meurtre d’une conscience, même si cette machine a été
meurtrière :
https://www.youtube.com/watch?v=JGDw9EBc2pw
Remarques pour développer sa culture cinéphile :
https://www.youtube.com/watch?v=BWIih0fzt4M
Un zombie ne souffre
pas, nous dira-t-on !
Mais où est la
frontière entre du vivant zombie (un steak in vitro) et du vivant capable de
perception ? Si nous-mêmes sommes des zombies qui s’illusione une
intériorité et qui estiment devoir valoriser des valeurs morales, ne
devrions-nous pas respecter les zombies animaux
Ainsi sans répondre complétement au débat matière-esprit. Nos
connaissances amènent à trois hypothèses :
- soit ce sont seulement les échanges matériels qui causent
l’intériorité (la thèse fonctionnaliste et matérialiste),
- soit toute la matière est conscience et que son
organisation la manifeste de plus en plus individuée (panpsychisme)
- soit on suppose qu’il y a des dimensions de l’intériorité
qui demeurent en dehors de la matière et dont le biologique est un récepteur
(spiritualisme comme celui de Platon).
Dans les trois cas, le substrat matériel de la conscience et
de l’intériorité nous dit quelque chose de l’intériorité et de la conscience
des animaux.
C’est là l’erreur scientifique de l’analyse de Descartes.
En outre, dans le cas des animaux, hormis leur plan
d’organisation, il y a aussi leur comportement étudié par l’éthologie :
https://www.youtube.com/watch?v=6eh1UChRKZA
Frans de Waal est un des éthologues les plus connus :
https://www.youtube.com/watch?time_continue=4&v=GcJxRqTs5nk&feature=emb_logo
II – Le modèle
moral déontologique nous invite à ne pas traiter les êtres vivants et les
animaux seulement comme des moyens contrairement à la plupart des machines,
mais il garde des limites.
La déontologie
kantienne semble incapable de trancher certains cas. Il faut y introduire un
calcul de moindre mal.
La déontologie
est une morale fondée sur l’examen de la qualité de nos intentions et sur le
respect de ces intentions estimées morale dans l’action.
Voici une
présentation rapide la morale déontologique de Kant :
https://www.youtube.com/watch?v=H8Ad6FkGxns
A – Déontologie de la responsabilité et respect de la
biodiversité comme respect de l'humanité.
Le rôle et la
fragilité de la biodiversité :
https://www.youtube.com/watch?v=sFCSvD9oCME&t=117s
Une « éthique
à table » respectueuse de la biodiversité doit se penser. Si nous
dévastons la biodiversité s’amenuise, notre propre avenir sera compromis.
La
consommation des Poissons sont à limiter ! Baleines, requins, thons rouges,
etc. surconsommés disparaîtraient et ceci perturberait durablement l’écosystème
océanique.
Des tueries de
mammifères qui pourraient disparaître sont au regard de notre propre avenir à
proscrire.
Le philosophe
Hans Jonas a reformulé la morale déontologique en fonction de ces enjeux
écologiques :
https://www.youtube.com/watch?v=5wQ1pfm6GPI&t=216s
Nous devons être des omnivores avec un régime pauvre en viande, car, sinon, nous ne respectons pas la chaîne du vivant et étant 10 milliards bientôt notre avenir humain sera en jeu.
Une limite de ce raisonnement :
Cependant
certaines disparitions d’espèces semblent moins dangereuses pour nous que
d’autres. La disparition du dodo n’est pas « écosystèmiquement »
dramatique ! La disparition de certaines espèces domestiques ne l’est pas
non plus ! Nous pourrions cesser d’exploiter des espèces domestiques et
les laisser disparaître, puisqu’incapables de s’adapter à la vie
naturelle : ceci ne mettrait pas en danger notre avenir !
Quoi qu’il en
soit, une telle éthique de la responsabilité nous impose la frugalité. C’est
une position qui fait du flexitarisme un devoir moral non contestable dès
maintenant :
https://www.youtube.com/watch?v=lMh62y2P0OY
Cette chaîne alimentaire montre en quoi manger de la viande coûte plus cher écologiquement en biodiversité que manger des produits végétaux. La biomasse utilisée est de plus en plus grande. Cependant, elle explique aussi que nous ne saurions nous passer de carnivores de premiers rangs et deuxième rang pour éviter des surpopulations d’herbivores.
Cette première
approche du respect de l’animal est liée à un respect de la biodiversité, mais
ceci ne remet pas du tout en cause l’idée que l’homme a une dignité supérieure
comme seul agent moral potentiel dans la nature. Le respect au sens fort pour
la morale déontologique est dû à la loi morale et donc à l’homme par sa dignité
du fait de pouvoir être éventuellement conscient de cette loi morale en lui.
Mais cette
approche qui relativise le respect des animaux voire le rejette au nom de la
dignité humaine seule existante est peut-être à nuancer, sachant nos
découvertes de la partie précédente.
B – Déontologie comme respect de l'individuation de la
liberté.
La personne de
l'autre ou la mienne ne sont pas seulement un moyen mais aussi une fin. D'où un
marqueur comme la politesse.
Par exemple,
d’où viennent les différences de respect entre fœtus de moins de 3 mois et
bébé ? L'avortement pose la question de l'individuation de la mère et de
l'enfant d'abord au sein de la grossesse, puis au sein de sa vie familiale.
Pour
comprendre ce cas précis d’enjeu d’individuation, voici une expérience de
pensée :
https://www.youtube.com/watch?v=N8Np2TeCZLg
Dans le cas de
cette histoire, des gens ont privilégié l’individu qu’est le violoniste
virtuose au dépend de l’autre personne qui peut la maintenir en vie.
Il y a ici un
parallèle fort avec le dilemme moral de l’avortement.
Réexaminons ce
dilemme de la personne qui se réveille son corps servant d'organisme de secours
à une autre personne sans son consentement préalable. N'est-ce pas
injuste ? La voici confrontée au dilemme de voir sa vie largement inféodée
à cette situation pour ne pas tuer cette personne ou de défendre malgré tout sa
liberté et sa dignité contre ceux qui l'ont mise dans cette situation quitte à
compromettre la vie de cette personne.
Certains
religieux estiment que se défaire d'un fœtus est un meurtre, mais ils ont en
même temps une conception de la sexualité très restrictive pour les femmes.
Celles-ci n’ont pas le droit à une liberté sexuelle (et cette absence de
liberté peut aller jusqu’à interdire la contraception) tandis que les hommes
hypocritement dans les mondes religieux ont toujours eu accès à la
prostitution. Dans un tel univers machiste les femmes n'ont pas le droit à une
liberté sexuelle. Le droit à l’avortement qui prolonge le droit à la
contraception semble une pièce importante de la liberté de la femme. Cependant,
bien entendu, cette liberté n’empêche pas de connaître le dilemme moral d’une
grossesse qui empêchera le bien-être ou le choix de préserver cette vie née par
accident.
Mais quel lien
avec notre sujet sur l’animal ?
En fait le
fœtus a une conscience peu développée comme celle du moindre animal. Si le
fœtus est une forme de vie avec des perceptions, n'est-ce pas aussi immoral de
lui faire du mal autant qu‘à un animal ? Celui qui s’oppose à toute
souffrance des vivants ne devrait-il pas s’opposer au droit à l’avortement. Une
certaine écologie intégrale chrétienne tient ce type de raisonnement.
L'utilisation
de cobayes doit être réglementée en ce sens du respect de l'individuation. Dans
quelle mesure telle expérience risque de n'être qu'une pure exploitation ?
Les expériences
sur une mouche ne sont pas identiques à celles pratiquées sur un chien. On a
rarement des mouches ou des moustiques domestiques faute de relation avec eux.
Dans tous les
cas les animaux ne doivent pas souffrir ou être traités comme des choses
inanimées.
D'où le Welfarisme…
Voici une vidéo sur ce mouvement :
https://www.youtube.com/watch?v=XETM9kEgSZ4
Elle montre
astucieusement que la position végane peut être néfaste à l’augmentation du
bien-être animal faute d’une stratégie fondée sur le moindre mal.
C - TC :
Limites :
Entre enfant autiste et chimpanzé doué, dans le
cas d'un dilemme, où nous pouvons en sauver un mais pas l’autre, qui
privilégier ? Considérons ce dilemme dans le cas d’un choix entre un humain
adulte mourant et un jeune chimpanzé en pleine forme ?
Il faut affiner le critère du moindre mal en vue de
mieux hiérarchiser les impératifs moraux.
III – Le modèle
utilitariste antispéciste, malgré ses limites, nous invite à ne pas traiter les
animaux comme des machines insensibles.
A- Les dilemmes moraux animaux/humains nécessitent une approche
utilitariste.
Voici une présentation de la morale
utilitariste :
https://www.youtube.com/watch?v=zrDmiFu85r0&t=349s
Voici des dilemmes qui questionnent cette
morale :
+ les dilemme
du tramway fou :
https://www.youtube.com/watch?v=Ydr-WWpcT70
Creusons :
https://www.youtube.com/watch?v=AZBDMN5wZ-8
Le critère est
la diminution de la souffrance globale et/ou l'augmentation du bien-être
global.
Manger un
animal, s'en vêtir, s'en chausser : c’est une souffrance évitable !
Il ne s’agit
pas de défendre un droit au végétarisme ou un devoir de Welfarisme.
Boire du lait,
manger des œufs impliquent de la souffrance animale, ce serait alors une action immorale.
S'il faut abolir
toute souffrance animale du point de vue moral, alors la position du véganisme est seule morale vis-à-vis des animaux.
Ecoutons Peter
Singer, utilitariste antispéciste connu pour son livre La libération animale :
https://www.youtube.com/watch?v=bYDAjC15OTk
Tom Regan,
philosophe défend le droit des animaux du point de vue utilitariste, mais se
réfère aussi à des arguments vus avec les kantiens :
https://www.youtube.com/watch?time_continue=10&v=1phNCMLZIiE&feature=emb_logo
Objections au véganisme intégriste :
Moi, ma femme
et mes enfants, nous échouons naufragés sur une île. Sur cette île, seuls sont
mangeables des animaux. En mangerons-nous ?
Réponse :
Le critère utilitariste donne une réponse locale selon ce qu'on appelle le critère du moindre mal. Mais selon le critère utilitariste de la moindre souffrance, la réponse végane doit être l'horizon moral global !
On doit en
sciences viser à se passer de cobayes pouvant subir des dommages. C'est là encore un
idéal global.
B – Dilemmes
Imaginons plusieurs dilemmes du tramway renouvelés :
Sur une voie, une dizaine d’animaux et, sur une autre voie, un seul homme. Qui sauve-t-on ?
Peut-on jeter le
gros bonhomme du pont pour sauver 4 personnes ? Non ! Ceci paraît
évident. Cependant s’il s’agissait d’un cheval sur le pont. Pourrait-on jeter
un animal comme un cheval pour arrêter le tram fou et sauver 4 personnes ?
La réponse
déontologique revient.
L214 une
association a produit des vidéos qui dénoncent le caractère insupportable de la
souffrance animale dans des abattoirs. Mais ce souci de la souffrance animale
peut-il effacer le sens de la souffrance au travail des ouvriers qui y gagnent
leur vie ? Car on sait qu’ils sont maltraités et peu considérés.
La nécessité
de réguler les troupeaux d'animaux sauvages ou domestiques libérés demeure.
L'omnivore ne
peut pas effacer sa part de prédateur carnivore.
L'âme d'un
homme n'a-t-elle pas plus de valeur qu'une vie animale ?
Expérience de pensée 1 :
Mon père âgé a
passé sa vie à être un éleveur, il m'offre à manger une poule Welfare bio
maison. Dois-je refuser au nom de mes convictions véganes ? Parmi mes
convictions, partager avec lui l'investigation intérieure ne vaut-il pas
mieux ? Surtout qu'il devra faire face à la mort bientôt. N'est-ce
pas mieux de l’aider à se relier à la transcendance qu’il va devoir
embrasser au lieu de remettre en question son monde qu’il va quitter ?
Expérience de pensée 2 :
Un psy détecte
un motif inconscient déterminé et non libre dans un soudain renoncement à la
viande d’un patient. Sera-t-on sûr de sa guérison sinon en observant ce patient
mangeant de la viande sans émotion ?
C – le respect de l’altérité de l’autre individu
qu’est chaque animal dans sa singularité - Corine Pelluchon
Voici une intervention de Corine Pelluchon :
https://www.youtube.com/watch?v=XMN3W3DcslE
Corine
Pelluchon a un idéal de respect total de l’animal à l’image des antispéciste,
mais elle estime qu’il doit prendre le chemin du Welfarisme pour s’imposer.
« En
publiant ce manifeste, la philosophe Corine Pelluchon s’inscrit dans ce
mouvement de politisation de la question animale. Elle commence ainsi par
rappeler que la façon dont nous traitons les animaux va à l’encontre de l’idée
de justice sur laquelle notre société est bâtie. Elle rattache ensuite les
revendications des défenseurs des animaux aux grands mouvements historiques
d’émancipation, notamment celui de l’abolition de l’esclavage. Puis, elle fait
des propositions concrètes qui pourraient, espère-t-elle, faire consensus.
L’idée forte de sa stratégie est qu’il faut offrir des compensations
financières à ceux qui sont susceptibles d’être lésés par l’arrêt de
l’exploitation des animaux.
En dehors de
quelques mesures tranchées, comme l’abolition de la corrida, Pelluchon est une
adepte des mesures progressives. Par exemple, elle estime qu’il faut encourager
le passage de l’élevage intensif à l’élevage extensif avant d’en appeler à son
abolition. Le problème est que certains défenseurs des animaux pensent qu’il
est plus sensé de demander une abolition immédiate car, selon eux, on ne combat
pas l’injustice par des demi-mesures. Il n’est donc pas sûr que la philosophe
fasse consensus dans son propre camp, pour ne rien dire du camp adverse. Mais
son manifeste a le mérite de lancer ce débat dans l’arène publique… »,
Thomas
Lepeltier, Sciences
Humaines, 290, mars 2017.
Conclusion
La machine
n'est pas dotée d’intériorité. L'animal en est doté : il souffre. Il doit
donc être une fin morale. Cependant, en termes d'individuation, il y a des
hiérarchies et donc un sens plus ou moins fort de la dignité à respecter.
La perfection
morale est un horizon dont l'avenir s'inscrit dans un contexte.
C'est une
intelligence du cœur suprarationnelle qui doit œuvrer.
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