I. Introduction problématique.
Qui n’a pas rêvé de posséder un génie qui accomplirait tous ses
désirs. Mais même en ce cas, ne faudrait-il pas hiérarchiser et rendre
cohérents ses désirs ? Par exemple, je ne peux pas souhaiter être le
plus riche et demander la disparition de la pauvreté. Car dès qu’il y a
un riche, il y a des gens pauvres vis-à-vis de ce riche. Pour être le
plus riche et souhaiter que les autres n’en pâtissent pas, je dois
souhaiter que personne ne soit dans la misère et que mon enrichissement
entraîne celui des autres.
Cet exemple nous pose bien la question : accomplir tous nos désirs, est-ce une bonne règle de vie ?
Notre exemple nous montre qu’il nous faut dès lors renoncer à certains
désirs. Il nous invite à nous demander de manière plus générale comment
pourrait-on les hiérarchiser, travailler à les rendre plus cohérents ?
Mais si le désir était l’ennemi de la cohérence, si il était contraire à
toute démarche rationnelle, ne faudrait-il pas plutôt chercher à s’en
libérer dans la mesure du possible ? Ce serait alors une illusion
d’avoir comme règle de vie l’idée d’accomplir tous ses désirs, à vrai
dire le seul qui nous importe serait le désir de nous libérer des désirs
et de leur incohérence passionnelle. Faut-il aller plus loin encore et
songer comme le bouddhisme nous y invite à nous libérer du désir même
d’être libre du désir ? Ou bien faut-il considérer qu’il y a en nous une
insatisfaction qui au cœur du désir le transcende dans ses formulations
habituelles qui sont souvent empruntées aux autres et qui émerge quand
le désir d’être libre du désir devient premier ? N’y aurait-il pas alors
vraiment le désir d’accomplir son désir d’être soi absolument et non
par l’entremise des désirs mimétiques, ces désirs que la société nous
propose et nous impose et que nous prenons faussement pour nos désirs.
Pour accomplir ses désirs il faudrait savoir quels sont les siens, il
faudrait les faire exister malgré les déterminismes familiaux, sociaux,
culturels, biologiques, etc.
II. Hiérarchie et cohérence des désirs.
A. Pour être heureux, il faut apprendre à satisfaire les désirs qui peuvent l’être (d’après Epicure).
1. le Carpe Diem épicurien.
2. La libération des désirs vains.
B. Du désir égocentrique à l’harmonie de la vie universelle.
Avec Epictète, on peut soupçonner ce que Epicure nomme les désirs
naturels nécessaires de ne pas pouvoir toujours être satisfaits. Cela
met en cause notre survie elle-même : la famine, la maladie.. Si on veut
vraiment rendre nos désirs cohérents, il faut donc être prêts à
renoncer à nos désirs naturels nécessaires à l’exception du désir de
réfléchir, d’être vigilant. Il faut seulement désirer ce qui dépend de
nous. Epicure puisqu’il parle non de besoin mais de désir aurait
peut-être approuvé mais on notera que l’espace ainsi réservé à notre ego
par Epictète est plus restreint encore que celui proposé par Epicure.
[...]
1. Le désir qui rend esclave et le désir qui bâtit une forteresse intérieure.
2. L’harmonie par laquelle nous nous découvrons être le corps de
Dieu c’est-à-dire l’univers multiforme embrassant toutes les formes
individuelles du désir.
Dans le sentiment de la non-dualité j’hérite du corps divin, ce qui
s’y manifeste manifeste la liberté qui se manifeste en moi puisque toute
manifestation est une auto-détermination du divin en lui-même. De ce
fait le sage qui a atteint la non dualité a une liberté sans précédent.
Pour atteindre cette non dualité il a dû faire preuve de vertu se
limitant dans ses possibilités puisque s’interdisant le mal. Dans le
sentiment de non dualité il se situe par delà le bien et le mal. Il a le
sentiment d’être le bien qui englobe harmonieusement les actes moraux
et les actes immoraux. Il jouit de toutes les possibilités qui se
manifeste : elles accomplissant toutes son désir. Ils accomplit tous les
désirs...
III. Le bouddhisme ou l’abolition de la soif de vie.
A. Transition critique : du désir d’être libre du désir ou
l’accomplissement abolissant la soif de vie source du désir illusoire.
La tradition occidentale ne dénoue pas la contradiction qu’il y a
dans le désir d’être libre du désir. La thématique de l’égo-centrisme
est bien aperçue par Epicure lorsqu’il évoque les désirs vains et par
epictète qui au fond pense que l’âme est une auto-détermination
temporaire de l’univers. Mais à vrai dire la contradiction qu’il y a à
ce qu’un désir égo-centrique puisse se libérer de toute position
égocentrique n’est pas précisément vue.
B. Le karma et l’accomplissement des désirs.
C. Du silence de la conscience au Nirvana.
IV. L’Un-dividualisation créatrice.
A. Transition critique : la position sceptique contre
l’illusionisme invite à un relativisme créateur plus qu’au laisser aller
destructeur des désirs.
[...] Il reste alors un acquis du bouddhisme : la vacuité de la
conscience, la paix profonde de la conscience indépendante de tous les
désirs qui y circulent encore. On peut accomplir des désirs mais plus de
manière radicalement égocentrique. Il faut donc retenir de notre
réflexion qu’il est essentiel d’abolir le désir d’être un ego
substantiel.
B. La vacuité bouddhiste nous libère du désir mimétique et
nous permet de discerner un désir créateur authentique à la fois
personnel et universel.
C. Cet Eros, ce désir absolu d’absolu, repéré par Socrate,
dit-il, notre appartenance à une individualisation multiple d’une
liberté absolue ?
[...] Pour devenir créateur, pour échapper complètement à l’ego, il
ne faut poursuivre ses désirs même fictivement dans un champ de
conscience sceptique ou néo-bouddhiste, il faut devenir le Suprême
créateur conscient de lui même partiellement en nous qui travaille à sa
manifestation ici dans un corps matériel.
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