I - INTRODUCTION.
Alors le désir peut-il se satisfaire de la réalité ?
On peut comprendre cette question en deux sens : soit on peut comprendre
qu’il faut se demander si le désir peut accepter la réalité telle
qu’elle est, soit qu’il faut se demander si le désir peut grâce à la
réalité être comblé. Mais faut-il aussi supposer que tous nos désirs
insatisfaits sont cause de souffrance ? N’y a-t-il pas dans le désir une
force qui jouit d’elle-même dès lors qu’elle est libre de croître même
si en même temps elle demeure insatisfaite ?
II - ACCEPTER LA RÉALITÉ, EST-CE RENONCER AU DÉSIR ?
a) - Ni ce que je voudrais ni ce qui est mais ce qui devrait être.
La question "le désir peut-il se satisfaire de la réalité ?" suppose
soit d’accepter ce qui est soit de soumettre ce qui est à ce que nous
désirons. Mais peut-être faut-il mettre en cause une telle alternative
qui néglige un point de vue moral. Notre dignité humaine n’est-elle pas
notre liberté ? or celle-ci n’est-elle pas davantage assuré quand nous
nous sentons obligés par ce qui devrait être plutôt que par ce qui est
ou ce que nous désirerions personnellement. La morale nous demande de
renoncer à certains de nos désirs mais elle exige aussi que nous ne
soyons pas satisfait de la réalité telle qu’elle est. Mais la morale qui
nous invite à agir si notre action est universalisable est-elle
réaliste ? Une volonté morale n’est-elle pas après tout une forme de
désir même s’il s’agit d’un désir rationnel ?
b) - Faut-il renoncer à un désir ou faut-il s’en détacher pour être satisfait de la réalité ?
Comment suivre un désir rationnel ? Comment ne pas suivre des désirs contraires au désir rationnel ?
Pour l’emporter sur un désir il faut lui opposer un désir plus fort. Par
exemple, on peut contrecarrer la haine par la peur, la colère par la
tristesse, etc. Mais comment développer des désirs rationnels qui
seraient assurément plus fort que les autres désirs ? Si nous
entretenons seulement des rapports de force entre nos désirs, ne faut-il
pas reconnaître que nous sommes le jouet du désir ? La morale dès lors
n’est-elle pas relative ? La réalité matérielle nous déterminerait et
notre désir rationnel serait toujours fragilisé.
Mais pourquoi faudrait-il vivre un lutte intestine entre nos désirs pour
être libre ? Si le désir est le fruit de processus de la réalité, ne
faudrait-il pas participer à ce processus pour qu’il accélère et se
clarifie de lui-même au profit du désir rationnel ?
Au lieu de lutter, il nous faut comprendre et observer. Renoncer à un
désir en lui opposant un autre désir est une méthode honorable dans la
mesure où toute éducation morale repose sur un conflit où les désirs des
éducateurs s’opposent aux désirs contraires de l’éduqué. Une bonne
éducation réussit à intérioriser une force éducative rationnelle et
morale au sein de l’esprit de l’éduqué. Sans cette éducation, le désir
rationnel qui intègre dans un individu un sens de l’universel aurait peu
de chance d’émerger. Les thérapies psychologiques ont pour mission la
plupart du temps de redresser cette force intérieure pervertie. De ce
point de vue la morale reste relative mais elle est aussi une condition
nécessaire pour ensuite entreprendre une approche compréhensive et
auto-observationnelle de l’esprit. Dans cette approche les processus du
désir qui comprennent des jeu de forces sont laissés à eux-mêmes et on
découvre un point de vue d’où on s’en détache sans qu’il soient subis
puisque ce détachement est compréhensif. Ce détachement nous découvre
alors que les problèmes que nous posaient les désirs venaient du fait
que nous vivions notre individualité en lutte contre les forces de la
réalité. Ce détachement nous découvre une harmonie jusque là inaperçue
entre notre individualité et la réalité dans son universalité : nos
désirs sont une expression individualisée des forces de la nature.
III - VIVRE TRANQUILLE DANS L’ESPACE FICTIF DU DÉSIR.
a) - La différence entre le désir humain et les désirs pulsionnels animaux.
Cependant si notre désir est l’individualisation des forces de la
nature, qu’est-ce qui différencie le désir humain et le désir animal ?
Pourquoi les animaux semblent-ils avoir des désirs plus facilement
satisfaits que les nôtres ?
Les Épicuriens peuvent nous donner des indications utiles pour mieux
comprendre ces faits. Selon eux aussi, il existe un état d’esprit sans
trouble parce que détaché des désirs et des craintes. Cet état
d’ataraxie calme et serein quelles que soient les circonstances est
selon eux aussi un état de compréhension et d’auto-observation
puisqu’ils insistent sur la vigilance et la réflexion.
Ils distinguent du point de vue réflexif trois types de désirs. Les
désirs naturels et nécessaires sont ceux qui concernent les besoins
corporels tels que boire, manger, dormir. On remarquera que ces désirs
naturels et nécessaires semblent exactement les désirs des animaux.
Cependant il convient de remarquer qu’Épicure ne parle pas vraiment de
besoin vitaux quand il parle de désirs naturels et nécessaires puisqu’il
y adjoint parmi eux le désir de philosopher. Nous savons que le désir
de philosopher est ressenti très rarement comme un besoin vital. Dans le
cas de l’être humain le terme de besoin semble inapproprié dès lors
qu’il peut ne pas philosopher, qu’il peut entreprendre de jeûner, de ne
plus dormir, etc. Le besoin chez les animaux est ressenti comme tel à
cause des instincts spécifiques qui régulent leur comportement. Un lapin
sait instinctivement la nourriture qui lui convient, l’être humain a
un régime alimentaire lié à sa culture familiale, ethnique et
religieuse. D’ailleurs, il devrait même réfléchir au régime alimentaire
qui lui serait le plus profitable pour sa santé car sa culture est
peut-être déficiente sur ce point.
L’être humain faute d’instinct a un désir polymorphe. La pulsion
d’appropriation animale d’un territoire faute d’instinct régulateur peut
se transformer chez l’homme en un désir d’enrichissement infini et donc
par définition insatiable. La pulsion de domination favorable à la
sélection animale régulé par des instincts de soumission et de respect
des dominés se transforme en un désir de gloire qui n’a aucun sens
évolutif puisqu’il peut générer la haine concurrentielle, l’exploitation
spirituelle, la guerre, etc. Enfin la pulsion animale sexuelle au
service de la reproduction sans les instincts peut se transformer en
désirs sentimentalo-sexuels où la possessivité voudrait réduire le
partenaire à un objet désirable en ce qu’il désire nos désirs.
Les pulsions animales régulées par des instincts se transforme chez
l’homme en des désirs vains ou bestiaux en ce que la réalité ne pourra
pas les satisfaire . On ne peut pas posséder la réalité. On ne peut pas
dominer les autres sans craintes. On ne peut faire que l’autre désire ce
que l’on désire.
Le plaisir en repos, l’ataraxie selon les épicuriens ne pourra germer
que si nous sommes libres des désirs vains. La compréhension réflexive
et l’auto-observation du désir conduira certainement à rompre avec ces
désirs vains.
b) - Réflexion et imagination. Le réel, la fiction et le désir.
Toutefois la réflexion au service et en vue de l’auto-observation de
soi-même est-elle suffisante pour parvenir à un authentique réalisme
dans la recherche de satisfaction de nos désirs ? Les mœurs de notre
temps ne nous offrent pas une morale qui aurait mis en nous de quoi ne
pas nous soumettre à l’attrait des désirs vains.
L’expérience de l’échec ou des souffrances et revers qui accompagnent
tout succès relatif dans la quête de ces désirs vains peut peu à peu
donner à notre désir rationnel de plus en plus de puissance à travers
une auto-observation constante de soi-même. Mais cette méthode qui est
celle que prônent parfois certaines expressions de la philosophie du
tantrisme ou que de manière inavouée révèle l’idée chrétienne que les
plus grands pécheurs font les plus grands saints, est-elle
satisfaisante ?
Le désir de gloire quand il implique la violence peut-il être
expérimenté dès lors qu’il sera nuisible à autrui ? A vrai dire
l’histoire montre que cela a été le cas qu’on le veuille ou non. Mais à
notre époque, l’humanité peut-elle risquer son destin en menant des
guerres ?
Une autre méthode peut être mise en avant entre les faiblesses de la
réflexion et les risques majeures de l’expérience en vue de se libérer
des désirs vains et de trouver une satisfaction des désirs. Il s’agit de
l’imagination. Les penseurs néo-cartésiens l’ont dénoncé comme la folle
du logis par qui l’ignorance règne et par qui nos cultures elles-mêmes
deviennent malades en promouvant dans leurs éducations des désirs vains.
L’imagination peut en effet nous faire prendre des vessies pour des
lanternes. Mais ce jugement nous fait manquer la force du rêve pour nous
libérer éventuellement de nos désirs vains. Aristote dans sa défense
des artistes contre Platon insistaient déjà sur la puissance cathartique
de la fiction. L’imagination quand elle ne déforme pas la réalité est
indispensable pour l’appréhender autrement et la transformer. Descartes
ne fait-il pas appel à l’imagination lorsqu’il mène son doute radical en
vue de fonder sa méthode pour devenir comme maître et possesseur de la
nature ? La réflexion sans l’aide de l’imagination et la fiction
n’est-elle pas vide ? Une théorie mentale même rationnelle n’est-elle
pas toujours une conjecture c’est-à-dire une forme de fiction qui se
veut réaliste dans la mesure où elle ne peut être qu’une représentation
partielle de la réalité ?
Si on aperçoit le rôle de l’imagination, on s’aperçoit que l’énergie
pulsionnelle peut se déplacer, se métamorphoser, se sublimer comme le
disent les psychanalystes. Françoise Dolto insiste sur cette composante
dans l’éducation des enfants : les parents souvent refuse vertement le
désir de leur enfant ou ils s’en débarrasse en le satisfaisant. Pour
elles ces deux attitudes tue l’imagination des enfants qui seule leur
donnera la force intérieure de déplacer leur propre énergie de désirer.
Aujourd’hui souvent l’ataraxie ou le détachement vis-à-vis du désir
semble comme un conte pour de nombreux occidentaux car ils y voient un
renoncement au désir. Faute d’imagination, ils ne comprennent pas que le
désir d’être libre des désirs peut absorber l’énergie de tous les
autres désirs et les modeler éventuellement à sa convenance.
La maladie du désir humain qui ne semble pas pouvoir se satisfaire du
réel offre lorsqu’elle est comprise le remède qui permettra d’en sortir.
L’imagination a perverti les pulsions animales en un culture bestiale
des désirs vains mais elle peut si elle se retrouve en l’individu
libérer l’individu de cette perversion culturelle qui fait apparaître
les désirs comme inexorablement liés à des craintes et des souffrances
même s’ils offrent des plaisirs passagers.
IV - INSATISFACTION CRÉATRICE. ÉROS ET PULSION.
a) - Éros et epitumia à la suite de Platon.
Si on aperçoit la dimension positive de l’imagination, on ne peut adhérer complétement à la typologie épicurienne du désir.
Platon propose une distinction qui pourrait enrichir notre approche du
sujet. Il distingue en effet les appétits et Éros. Les appétits
(épitumia en grec) qui pourraient se contenter d’être des désirs
naturels deviendraient souvent des désirs vains à cause de cet Éros.
Éros dans la mythologie grecque est un Demi-Dieu fils de Ressource
(Poros) et de Pauvreté (Pénia). Il se retrouve dans la misère des
pulsions animales au service de la matière alors qu’il est de nature
divine. De ce point de vue, les désirs vains peuvent traduire l’œuvre
d’Éros qui veut arracher l’homme à la seule animalité. Dans Le Banquet,
Platon montre comment l’amour passionnel peut être le premier mouvement
d’Éros qui par la suite cherchera à nous arracher aux passions
amoureuses. Car l’individu poussé par Éros n’est pas satisfait par ces
passions de beaux corps. Soit il changera d’objet d’amour avant de s’en
lasser, soit Éros grandira en lui et au lieu de simplement chercher de
beaux corps, l’individu cherchera avec des corps gracieux une idylle
sentimentalo-sexuelle. Au-delà Éros poussera peut-être cet individu vers
de belles âmes avant de lui faire chercher la perfection éventuellement
dans le monde intelligible qu’il a en son propre esprit.
Éros pose un type de désir qui ne peut pas être satisfait de la réalité
telle qu’elle est perçue ordinairement. Le philosophe platonicien semble
s’intéresser aux désirs vains dénoncés par les Épicuriens parce qu’au
fond les désirs naturels nécessaires ne satisfont pas son désir
érotique. Mais il ne s’arrêtera pas non plus aux seuls désirs vains qui
par définition ne sont pas satisfaisants. Le manque du désir érotique
qui habite l’âme du philosophe va le porter là où l’homme reçoit les
idées qui renouvellent sans cesse sa vision du monde. Comme le rappelle
Pierre Hadot, la dialectique platonicienne n’est pas prisonnière d’une
conception du monde, Platon évoluera dans ses conceptions et son école
continuera après lui d’évoluer. Cependant la dialectique consiste à
épuiser les conceptions mentales usuelles pour accéder au monde des
idées qui peut l’inspirer supérieurement. Car dans les dialogues de
Platon, le personnage central Socrate ou l’étranger connaît des sauts
dans le niveau d’inspiration qui guide sa recherche car il est prêt
aussi à faire face à des impasses, des apories. Éros est donc cette
flamme grandissante qui nous laisse insatisfaite, ce désir infini qui ne
peut être satisfait que par l’accès à une forme de divinisation de
notre conscience.
b) - Paradoxe d’une insatisfaction créatrice source de joie.
Imaginer les dieux n’est-ce pas déjà soi-même se diviniser ? Peu
importe que le monde des idées platoniciennes soit imaginaire ou non, il
rend compte de la puissance créatrice qui est en l’homme. Car qu’on
dise que le divin est descendu en l’homme ou que la divinisation est le
sens de l’humain, il convient de remarquer le caractère divin de
l’imagination humaine.
Bergson propose en ce sens de distinguer le plaisir qui est lié au fond à
la satisfaction des désirs naturels et la joie créatrice qui est liée à
des prises de conscience évolutives. Hans Jonas, un autre penseur de
l’évolution, reprend donc à juste titre dans un tel contexte la notion
d’Éros là où Bergson parlerait plutôt d’élan vital. Le besoin d’évoluer,
Éros serait une composante de notre désir mais qui certainement
n’aurait pas la même valeur que lui. Éros aurait habité la pulsion, la
force préconsciente et l’aurait conduit vers l’émotion. L’émotion est
une forme de désir où la pulsion, l’appétit basique prend conscience de
lui-même dans ses enjeux individuels et collectifs. Éros aurait donc été
dans la pulsion ce qui aurait amené le désir émotionnel et finalement,
avec l’homme, Éros aurait fait émerger la conscience réflexive du désir.
Éros serait donc un manque, une insatisfaction constante qui
impulserait une évolution constante des formes en vue d’une
individualisation de la conscience de plus en plus consciente. Le désir
naturel est celui qui assure la perpétuation du même : sa satisfaction
engendre le plaisir. Mais la dimension érotique de nos désirs et de
notre réflexion est une insatisfaction fondamentale face aux limites de
notre conscience ordinaire. Elle suscite de la joie lorsqu’il y a
création ou évolution. Toutefois plus on distinguera cette dimension
érotique de la conscience des désirs naturels ou vains, entre autres à
l’aide des techniques de détachement imaginées par les sagesses de
l’ataraxie, plus nous pourrons entrer aisément dans le cadre d’une
évolution consciente de la conscience. Plus nous vivrons ce besoin
érotique dans son pure manque, plus nous aurons confiance dans sa
puissance d’appel d’une nouvelle révélation. Car nous pouvons demeurer
dans l’idée qu’une réalité plus authentique est là devant qui attend
d’être révélée dans une nouvelle forme de conscience plus vaste. Car au
fond tous les Devenirs possibles semblent déjà tracés dans l’Être comme
des astrophysiciens aujourd’hui le supposent à mi-chemin du déterminisme
le plus fort et d’un jeu de hasard et de nécessité absolu.
V - CONCLUSION.
Le désir ne peut pas se satisfaire de la réalité parce qu’en devenant
rationnel, il devient moral et la morale dénonce clairement la réalité
telle qu’elle est aujourd’hui. Mais la morale ne peut pas dépasser un
conflit interne entre désirs rationnels et désirs égocentriques. Les
sagesses fondées sur l’auto-observation vigilante de soi-même semblent
plus avisées car elles permettent d’entrevoir un possible état
d’ataraxie qui permettrait de dépasser le point de vue égocentrique en
découvrant que nous sommes un processus de la nature. Cet état
d’ataraxie peut se développer grâce à une science du détachement qui
nous libère des désirs vains qui enchaînent à mi-chemin entre l’homme
libre et l’animal.
Toutefois si l’attention à soi-même devient plus précise, on découvre la
spécificité humaine du désir qu’est l’imagination. Nos conceptions les
plus rationnelles mettent en jeu l’imagination. Même si nos concepts
philosophiques ou scientifiques ont une efficacité pratique, ils restent
le fruit de notre imagination.
A regarder d’encore plus près, l’imagination nous met devant une
dimension spécifique du désir humain et de la réalité elle-même. Nous
sommes traversés comme par une force "érotique" qui œuvre et a œuvré
dans toute la nature et qui ne peut pas se satisfaire de ce qui est.
Cette dimension érotique de notre désir qui se perçoit davantage à la
croisée de l’imagination et de la réflexion est celle qui pousse
certains d’entre nous au génie.
Le désir dans sa dimension érotique ne peut donc pas se satisfaire de la
réalité car il cherche à se manifester en l’homme sous la forme d’une
évolution consciente de la conscience individualisée de la réalité.
Cette manifestation exige donc le dépassement du désir égocentrique. Le
calme et la tranquillité inhérente aux sagesses de l’auto-observation
qui permet de dépasser l’égocentrisme du désir qui nous sépare de la
réalité se révèle nécessaire à la croissance de la force érotique.
L’insatisfaction infinie du désir érotique n’est donc pas une souffrance
contrairement à l’insatisfaction propre à nos désirs vains
égocentriques.
L’amour érotique est de façon paradoxale insatisfaction calme et
tranquille mais aussi foi et espérance en des dimensions non encore
manifestées de la réalité que l’imagination peut laisser entrapercevoir.
Les dessins de Léonard de Vinci annoncent ainsi contre tout réalisme
pour ses contemporains notre réalité d’aujourd’hui avec ses avions, ses
hélicoptères, ses sous-marins, etc.
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