Débat n°1 : Peut-on douter de tout ?
1 - On doit douter pour être vraiment heureux, d’après les sceptiques.
a - les objections faites aux sceptiques.
Il y a trois objections classiques faites aux sceptiques.
Premièrement, douter de tout confine à la folie puisqu’il n’y a plus
moyen de se fonder sur rien dans les relations sociales pour échanger.
Deuxièmement, douter de tout menace notre sécurité puisque doutant du
danger on ira vers lui sans précaution. Troisièmement, douter de tout
conduit à douter de la morale et donc justifie la pire amoralité.
b- Réponses aux objections.
i - A propos de la folie.
Un fou doute rarement de sa folie. Si on suit Freud et la
psychanalyse, la plupart des gens sont des névrosés mais faute de se
mettre en doute il n’examine pas leur folie. Le sceptique authentique ne
se contente pas de douter de tout. Il faut aussi qu’il sache douter de
ses doutes. Au final il ne sait pas si ce qu’il voit, ce qui apparaît
dans sa conscience est une illusion ou une réalité.
ii - A propos de l’irresponsabilité face au danger.
La peur sert, il est vrai, à réagir face au danger. Douter du danger
et donc de sa peur pourrait être dommageable. Mais le sceptique ne nie
pas qu’il y ait des apparences de danger et des apparences de peur dans
sa conscience. Son doute n’est pas un doute qui consisterait à tenir
simplement ces impressions pour des illusions : il ne sait pas si elles
sont illusoires ou réelles mais de fait en se positionnant ainsi il est
sûr de ne jamais paniquer, il apprend de façon certaine à maîtriser sa
peur qui se transforme alors en dynamisme pour l’action. Un sceptique
authentique serait un guerrier redoutable puisqu’il ne craint pas la
mort.
iii - A propos de l’amoralité sceptique.
Quand le sceptique doute de la morale, il n’est guère authentique car
au fond il est très aisé de douter de la morale. En vérité il est bien
plus difficile de douter de ses doutes à propos de la morale car un
sceptique authentique doit parvenir à douter de son ego et d’un théâtre
des apparences centré sur l’apparence d’un ego. L’égocentrisme naturel
de la conscience est l’obstacle le plus difficile sur le chemin du doute
sceptique authentique.
c - L’intérêt d’être sceptique.
Libre de nos traumatismes du passé, libre de la crainte de la mort et
de la douleur et enfin libre de notre désir égocentrique, ne
serons-nous pas heureux ? L’ataraxie décrite comme un état de
tranquillité et de sérénité quelles que soient les circonstances
n’apparaîtra-t-il pas spontanément lors d’une démarche sceptique
authentique qui ne se contentera pas d’être intellectuelle mais qui sera
aussi émotionnelle et physique ?
2 - Les paradoxes du scepticisme.
a - Le paradoxe de l’enseignement du scepticisme.
Toutefois, dans l’optique d’une doctrine sceptique, comment justifier
un enseignement ? Si on doute de tout et si on doute même de nos
doutes, comment enseigner ? Si le sceptique s’identifie à une école de
sagesse, il semble ne pas douter de tout. S’il doute de ses doutes à
propos d’une telle école, elle ne pourra être considérée, ainsi que son
enseignement, que comme des apparences. Comment exercer une pratique du
doute fidèle à un enseignement considérée comme une apparence ?
Il y a là de nombreux paradoxes en perspective. Wittgenstein a bien montré dans De la certitude
que le doute systématique interdisait de construire un enseignement. Il
faut bien ne pas tout questionner systématiquement pour avancer au
niveau des contenus d’un enseignement.
b - Le paradoxe d’une authenticité du scepticisme.
On peut répondre à ce premier paradoxe que le scepticisme est
précisément un enseignement qui libère de l’idée d’enseignement, de
maître à penser et d’école qui sont caractéristiques du dogmatisme, du
sectarisme dans la façon de penser. L’enseignement sceptique serait
comme un virus qui déconstruirait tout enseignement, y compris lui-même,
dans ses tendances dogmatiques.
Mais alors il faudrait tout de même admettre qu’il y a des critères
d’authenticité du scepticisme. Un scepticisme qui n’irait pas jusqu’à la
déconstruction de sa doctrine ne serait pas authentique. L’authenticité
demeure une forme de vérité.
c - la vérité d’un Soi.
Descartes montre qu’il faut bien un auteur du doute, que le doute
sceptique, s’il élimine tout facteur d’égocentrisme intellectuel,
passionnel ou physique ne peut pas nier qu’il y a quelqu’un capable
d’exercer une liberté d’indifférence. Le quelqu’un en question n’a rien
d’un quoi, d’une chose contenue dans la conscience dont on pourrait
aisément douter. Ce quelqu’un n’a donc rien de commun avec notre
personnalité, son caractère, son identité sexuelle, pulsionnelle,
émotionnelle, mentale : c’est une dimension de notre conscience qui
permet paradoxalement de nous identifier à notre personnalité et de nous
en détacher.
Douglas Edison Harding et d’autres proposent de distinguer l’unique
première personne qui surgit pure conscience et notre troisième
personne, notre personnalité physique, pulsionnelle, émotionnelle et
mentale. En cette première personne je suis aussi capable de
m’identifier à une autre identité que celle de ma troisième personne.
Cette première personne est la capacité d’être conscient de façon aussi
égale de sa personnalité que d’une autre qui y apparaît. L’analyse de
Douglas Edison Harding se relie aux traditions mystiques chrétiennes ou
hindouistes où la dimension divine de la conscience est seule
authentique car source de liberté et créatrice d’identités diverses
parmi lesquelles notre personne.
3 - La vérité comme liberté créatrice.
Le scepticisme s’il se contente d’atteindre l’ataraxie ne remarquera
pas la liberté créatrice que sa démarche peut permettre de révéler au
coeur de la conscience. Certes nous avons vu que Descartes insistait sur
la liberté d’indifférence produit par la démarche sceptique pour la
dépasser mais sa vision de la conscience restait malgré tout celle d’un
individu, d’une âme individuelle. Douglas Edison Harding permet
d’envisager comme les platoniciens que notre âme soit intimement unie à
toutes les âmes dans la conscience par essence divine. Reprenant Maître
Eckhart on peut dire que, selon Harding, l’œil par lequel je vois est
l’œil par lequel Dieu me voit. Par la notion de divin ici nous pouvons
en nous détachant de toute religion constituée évoquer la source des
phénomènes de la conscience, la source de ce qui est. En tant
qu’individu nous avons non seulement une liberté d’indifférence qui nous
détache des phénomènes mais nous avons en nous une liberté d’intervenir
parmi eux pour participer à leur évolution créatrice.
Le scepticisme comme de nombreuses conceptions de la vérité s’avèrent
au final comme des conformismes. Le scepticisme permet d’échapper au
dogmatisme mais il n’offre guère de moyen d’échapper au conformisme vu
qu’il ne s’intéresse pas à faire évoluer le monde des phénomènes.
Le doute est nécessaire au fond pour se libérer de l’impossible. Les
génies sont ceux qui reculent les frontières de l’impossible.
Que signifie l’amplitude du doute sceptique sinon que notre
conscience mentale n’est pas une connaissance intégrale de la vérité
dans la mesure où elle n’a affaire qu’à des apparences. Contrairement à
ce que pensait Descartes, la raison ne nous permet pas de tout connaître
des apparences jusqu’au point où derrières elles apparaîtrait la
réalité. Notre approche de la vérité est donc enfermée dans les limites
d’une conscience humaine mentale. Serait-il possible que notre
conscience dépasse cette limite-ci aussi en découvrant davantage en soi
cette dimension de liberté créatrice ?
Citations :
Maître Eckhart : « L'œil par lequel
je connais le divin est l'œil même
par lequel
Il me connaît. »
++++
Débat n°2 : Renoncer à la vérité n’éviterait-il pas de l’imposer aux autres ?
1 - La tolérance relativiste et ses limites.
L’intolérance a toujours pour origine le fait que quelqu’un croit
avoir la vérité et qu’il est prêt à l’imposer par la force aux autres.
Si personne ne pensait avoir la vérité, il n’y aurait plus
d’intolérance. La tolérance n’est-elle pas immédiate dès lors qu’on
renonce à l’idée de vérité absolue ?
Le relativisme affirme qu’il n’y a que des perspectives individuelles
sur la vie. Le scepticisme affirme que la conscience mentale ne permet
pas de trouver la vérité même si elle existe mais malgré il entend
affirmer l’authenticité de son point de vue. Le relativiste affirme lui
qu’il y a une authenticité individuelle c’est-à-dire une forme de vérité
vivante inhérente à toute perspective individuelle sur la vie.
Dans les dialogues interculturels , les difficultés viennent souvent
du fait de perspectives bien plus hétérogènes que peuvent l’être des
perspectives individuelles au sein d’une même culture. Au sein d’une
culture quand quelqu’un a une perspective hétérogène on peut le
soupçonner de folie mais face à une autre culture cette attitude est
impensable. Cependant dialoguer ne nécessite-il pas de comprendre la
perspective de l’autre ? Au fond devant une perspective hétérogène parce
que géniale, au bout d’un certain temps, une compréhension émerge. Si
la tolérance relativiste consiste en ce que des perspectives
individuelles ou culturelles se côtoient sans essayer de se comprendre,
ne risque-t-on pas de peu à peu glisser vers le conflit pour obtenir une
reconnaissance de l’autre ? La tolérance est une vertu insuffisante
pour fonder la paix sociale. Le relativisme permet de développer une
perspective individuelle mais cette perspective ne risque-t-elle pas
d’être égocentrique si elle n’est pas animée du désir de compréhension ?
2 - Il ne faut pas renoncer à une certaine vérité des sciences pour dépasser nos erreurs et découvrir de nouveaux phénomènes.
La science cherche à comprendre le monde dans le quel nous vivons.
Pour elle comprendre ce monde consiste à l’expliquer dans ses processus.
Les sciences mathématiques essaient de nous défaire des erreurs de
raisonnement tout en explorant des mondes fictifs cohérents du point de
vue d’une logique et de certains axiomes.
La science physique ou la biologie émettent des théories prédictives
dont des expériences testeront les prédictions. Une théorie scientifique
n’est jamais une vérité absolue, la science est en perpétuel progrès
cependant car elle esquisse des théories de plus en plus prédictives et
qui résistent de mieux en mieux aux tests expérimentaux. En outre elle
découvre de plus en plus d’objets et de phénomènes jusque là inconnus.
L’explication scientifique nous offre une explication de plus en plus
détaillée de l’évolution de l’espace temps énergie jusqu’à l’apparition
de notre espèce humaine.
Certaines lignes de faits s’imposent de plus en plus à nous à travers
la démarche scientifique. On ne peut pas renoncer à cette vérité dès
lors que nous nous sommes souvent servi des théories et découvertes
scientifiques pour inventer de nouvelles technologies et que les limites
de ces technologies nous sont souvent révélées par la science
elle-même. La toxicité de certains produits inventés par des
scientifiques nous est ainsi découverte par d’autres scientifiques. A
l’heure où la question d’une crise écologique majeure se pose à nous, la
science et ses esquisses de vérités nous sont plus que jamais
nécessaires.
3 - Au-delà des valeurs et des faits objectif, l’exploration spirituelle de faits subjectifs.
La tolérance implique de laisser libre cours à des valeurs
subjectives permettant aux personnes de vraiment s’individualiser.
Cependant cette individualisation personnelle et culturelle risque
d’être égocentrique si elle ne s’appuie pas sur la valeur objective de
la compréhension. La science fait écho à cette valeur objective en
cernant des faits objectifs. Expliquer permet souvent de mieux
comprendre et réciproquement.
Mais ces approches si elles sont complémentaires risquent d’oublier
en quelque sorte une quatrième dimension de la question de la vérité. Il
y a des traits subjectifs qui ne sont ni simplement personnels ni
simplement interpersonnels. Il y a comme des faits subjectifs
transpersonnels.
Une expérience de beauté n’est pas une question de préférence
personnelle ou culturelle même si l’œuvre d’art exprime un style
personnel. En effet la beauté semble effacer la confrontation entre un
sujet qui observe et un objet observé : il y a le rayonnement de l’œuvre
d’art devenu conscient. La beauté ravit la conscience de l’observateur,
il n’y a plus un sujet face à un objet d’art. L’art devient comme le
sujet d’un rayonnement ravissant la conscience à l’observateur qui
semblait la maîtriser jusque là. A vrai dire, si l’expérience de beauté a
cette profondeur on peut ouvrir la question de la vérité d’un fait
subjectif à explorer. Il y a là une vérité qui s’impose à certains et
dont la spiritualité religieuse et philosophique a tenté de témoigner.
Citation :
Amadou Hampâté Bâ : « Ce qu'il faudrait, c'est toujours concéder à son prochain qu'il a une parcelle de vérité et non pas de dire que toute la vérité est à moi, à
mon pays, à ma race, à ma religion. »
++++
Débat n°3 : La discussion peut-elle être source de vérité ?
1 - Il y a des évidences et des faits qui ne prêtent pas à discussion et certaines règles norment la discussion.
a - Evidences indiscutables.
Comme Descartes le rappelle en mathématiques il y a des évidences
claires et distinctes. Lorsque je forme un segment dans ma conscience
puis un autre distinct, il y en a deux de façon évidente et cela ne
prête pas à discussion. Ainsi la discussion est loin d’être la seule
manière de faire émerger une vérité.
b - Faits indiscutables.
De même la science expérimentale lorsqu’elle a une théorie discutée
va utiliser l’expérience pour la juger. Plus une théorie résiste à
l’expérience et plus elle est prédictive de faits, plus cette théorie
est meilleure. La discussion n’a donc pas du tout le dernier mot car il y
a des faits indiscutables.
c - Règles normant la discussion.
D’ailleurs il semble que ce n’est pas tant la discussion qui produise
de la vérité que l’acceptation de règles élémentaires pour que la
discussion fonctionne bien. Si dans la discussion le principe de non
contradiction est rejeté très rapidement il sera impossible d’avoir un
dialogue fructueux. On ne peut pas défendre A et non A dans un même lieu
et place sans rendre le dialogue improductif. Cette règle n’est pas
issue de la discussion : elle en est une condition nécessaire de
validité. A vrai dire ce principe de non contradiction relève de
l’évidence. Mais il y a aussi des principes de non contradiction
performative qui ne sont opérants que durant un dialogue : ils
consistent dans des contradictions entre l’énoncé et l’énonciateur,
entre le dire et celui qui le dit. Si un homme dans une conversation dit
à un autre : « je ne te parlerai pas », il y a contradiction entre son
message et l’action même de l’émettre, il y a là une forme de
contradiction performative. Jürgen Habermas construit à partir de là une
éthique de la discussion.
2 - Il y a des valeurs qui émergent seulement dans une discussion.
a - Certaines valeurs objectives ont une dimension conventionnelle.
Cependant pour Habermas lui-même il semble que certaines valeurs
émergent de la discussion proprement dite et qu’elles n’en soient pas
seulement les conditions. Prenons un exemple, la politesse semble bien
une valeur morale élémentaire pour que la discussion se passe bien. Mais
si on regarde les règles de politesse elles varient d’un peuple à
l’autre, elles sont donc en partie conventionnelles même si certains
gestes ont une portée symbolique qui traversent les cultures. Elles sont
donc le fruit d’une évolution des échanges et donc des dialogues entre
les personnes d’une même culture. Norbert Elias dans La civilisation des
mœurs nous expliquent ainsi que à la fin du Moyen Age cracher sur la
table est malpoli et qu’il faut se détourner de la table pour cracher.
Aujourd’hui cette politesse d’hier nous semble bien barbare...
b - N’y a-t-il au fond que des valeurs subjectives issue d’échanges culturels ?
Certains arguent que tout ce qui sort de la discussion est
conventionnel. Quand Protagoras affirme que l’homme est la mesure de
toute chose, des choses qui sont qu’elles sont, des choses qui ne sont
pas qu’elles ne sont pas. Il sous-entend que toutes nos vérités ne sont
le fruit que de notre culture. Notre culture a une portée humaine car
tout être humain est un être de culture mais notre culture a un
caractère ethnique issu des échanges de ses membres et bien sûr chaque
individu a sa propre culture individuelle. Aujourd’hui on dirait que la
plupart de nos valeurs sont subjectives ou intersubjectives mais
qu’elles n’ont rien d’objectives. Nos évidences et nos normes ne
surgissent jamais d’une conscience individuelle car un être humain ne
devient un individu humain qu’au fil des échanges qui ont lieu depuis sa
naissance voire avant. De ce point de vue il n’y a donc que des valeurs
intersubjectives issues d’un dialogue perpétuel entre nous.
c - Le point de vue sceptique est donc défendable.
Imaginons un sceptique participant à une discussion. Pour lui aucune
vérité ne peut émerger de la discussion sinon le renoncement même à
l’idée de vérité qui parasite la discussion et mène à des conflits qui
mettent fin à toute discussion. Ce renoncement à la vérité facilitera le
caractère ludique de la discussion permettant de faire émerger des
valeurs intersubjectives qui ne sont que subjectives car relatives à
notre culture humaine. Habermas voit une contradiction performative de
la part de celui qui affirme qu’un discussion n’aboutira à aucune vérité
commune. Il affirme que le sceptique n’a pas une position cohérente.
Mais Habermas ignore que le sceptique ni ne nie ni n’affirme : il doute
et il doute même de ses doutes. Une double négation du fait de pouvoir
aboutir à une vérité au fil d’un dialogue n’implique pas qu’on aboutisse
à une vérité au bout du dialogue. Non non A n’est pas forcément A car
le principe du tiers exclu (non non A = A) est fort contestable. Par
exemple il est faux qu’il n’existe pas (non non (A = il existe))
n’implique pas son existence (A = il existe) car il se peut qu’il soit
précisément en train de disparaître ou de se métamorphoser en autre
chose.
3 - Certains faits subjectifs émergent de la discussion dialectique.
a - Le génie dialectique de la discussion contre le renoncement sceptique.
Les sceptiques concluent volontiers que la vérité est inaccessible à
l’homme à partir de la double négation de son affirmation. Mais leur
rejet du tiers exclu s’il permet d’ouvrir le champ de la réflexion et du
dialogue manque un aspect fondamental. En effet opposer A et non A ne
conduit pas seulement à conclure que puisque Non non A n’est pas
définissable, toute vérité est introuvable.
La dialectique est une méthode de discussion qui utilise la
confrontation entre A et non A pour que jaillisse une possibilité Non
non A différente de A et non A. Le sceptique néglige le génie humain. Il
faut certes pour découvrir ou inventer douter de toutes les
affirmations de vérités en place mais ce scepticisme n’est que
méthodologique, il permet de transcender le connu. En ce sens la
discussion est le moyen le plus simple de créer les conditions du génie
c’est-à-dire de l’idée qui renouvellera nos perspectives.
b - la dialectique comme exercice de notre vérité créatrice.
Il y a donc une dimension créatrice qui se révèle dans un dialogue
authentique. D’ailleurs parfois, les membres d’une telle discussion ont
en même temps l’idée qui transcende leurs oppositions ou leurs exigences
individuelles authentiques qui semblaient s’opposer. Celui qui crée ou
découvre une nouvelle manière de penser plus efficace et plus
conciliatrice n’a-t-il pas affaire à une forme de vérité issue de la
discussion ?
c - Toute forme de vérité a une dimension dialogique.
Descartes lui-même à vrai dire quand il définit l’évidence la définit
comme ce dont on peut pas douter ce qui revient à entrer dans un
dialogue intérieur. Aucune évidence n’est donc seulement monologique
(lié à une logique du monologue), elle a toujours un horizon dialogique.
Enfin la science expérimentale ne peut-elle pas être vue comme un
dialogue avec la nature ?
Citation :
Henri Poincaré :
« C'est
avec la logique que nous prouvons et avec l'intuition que nous trouvons. »
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