dimanche 26 octobre 2014

Méthode de la dissertation de philosophie en Terminale.

MÉTHODE DE LA DISSERTATION





1- PRESENTATION DE L’EPREUVE DE LA DISSERTATION


1- Pourquoi disserter ?

A Athènes, au Ve siècle avant J.C., Socrate qui a forgé le mot philosophie signifiant amour de la sagesse, avait l’habitude d’entrer en dialogue avec n’importe qui. Au cours de ses dialogues, il interrogeait les opinions de ses interlocuteurs et leur montrait qu’elles faisaient problème. On peut toujours poser à nos opinions des questions dénonçant leur certitude aveugle. Le sujet de nos opinions devient problématique. C’est lorsque quelqu’un reconnaît le caractère problématique de ses certitudes qu’il peut ouvrir son esprit. Cette ouverture d’esprit le rend libre émotionnellement de ses opinions et peut laisser surgir un nouveau point de vue plus conscient.
Disserter est un exercice philosophique qui consiste à élaborer une problématique nous libérant de nos opinions courantes concernant un sujet.

2- Pourquoi disserter en trois parties ?

La dissertation est un exercice d’ouverture d’esprit à d’autres façons de penser que la vôtre. Elle n’est pas un dialogue philosophique réel mais elle cherche à le symboliser dans un discours. Trois parties y sont nécessaires :
  • vous présentez votre opinion, vous la structurez et vous l’argumentez,
  • vous lui confrontez un autre point de vue à qui vous donnez la parole, vous apprenez à vous identifier sincèrement au point de vue de l’autre,
  • ayant pris au sérieux la pensée de l’autre, vous arrivez à un nouveau point de vue ; dans l’idéal, confronté à un problème insoluble, surgit parfois un point de vue plus profond, plus ouvert qui embrasse ce problème et le déplace.

4- Les pièges de la dissertation à éviter

• Le piège du hors sujet

Il faut souvent élargir le contexte dans lequel a tendance à nous cloisonner un sujet pour lui donner une réponse. Il faut souvent prendre de la distance, faire des détours pour découvrir une réponse. Mais là est le danger, on peut s’écarter du sujet pour ne plus y revenir : on est alors hors sujet.
Vous devez montrer que votre dissertation reste à l’écoute de la question posée par le sujet. Il ne faut donc pas hésiter à reprendre vos propos en les mettant dans les termes même du sujet.

• Le piège de croire penser à l’aide d’une suite d’anecdotes

Une anecdote, une histoire, un exemple ne disent souvent rien en dehors d’eux-mêmes. Pour construire un discours valable en tout lieu et tout temps et donc pour échapper à la pensée anecdotique, il y a deux démarches :
  • celle du poète, du conteur ou du romancier qui suggèrent dans leurs fictions une vérité propre à tous par des allégories, des métaphores, des symboles…
  • celle du philosophe et donc de la dissertation qui démontre, argumente, analyse, synthétise... Si le discours de la dissertation utilise l’exemple, la fiction, etc., il doit toujours l’accompagner d’une analyse explicative. La dissertation ne procède pas par énigmes, elle est la clarification de ce qui est problématique.
• Le piège d’un plan « oui », « non », « peut-être » ou « ça dépend »

On en revient à la confusion des opinions si vos parties de dissertation se contentent de répondre « oui », « non », « peut-être » ou « ça dépend » aux questions tirées d’un sujet. Il ne suffit pas de faire de la dissertation un catalogue d’idées pour se libérer des opinions personnelles. La dissertation doit élargir et approfondir le contexte d’examen du sujet.

5- A retenir :

Bien que s’inspirant du dialogue philosophique, une dissertation est un discours comprenant :
  • une introduction mettant en place une problématique,
  • trois parties distinctes où la première et la seconde par leur différence de point de vue amplifient le problème, et où idéalement, la troisième démasque ce problème ou le déplace.
  • une conclusion résumant le cheminement et proposant une ouverture.
Trois défauts majeurs qui font échouer la dissertation sont à éviter à savoir :
  • le hors sujet,
  • le défaut de croire penser en multipliant des anecdotes,
  • l’illusion d’échapper à l’opinion avec un catalogue d’idées dont les parties se résument à « oui », « non », « peut-être » ou « ça dépend ».


2- COMMENT EST JUGÉE LA DISSERTATION


1- Ce qui dévalorise la copie

Une copie trop courte

L’épreuve de philosophie est pensée sur une durée de quatre heures. La rédaction de la copie doit donc être conséquente. On a rarement vu un élève approfondir vraiment sérieusement sa réflexion en moins d’une copie double. Bien sûr une longue copie ne garantit en rien la qualité de réflexion mais une réflexion approfondie n’est guère possible si elle se contente de quelques lignes. Une réflexion approfondie en peu de mot est possible mais infiniment difficile car il faut être capable de maîtriser intelligemment la concentration du sens divers et variés des mots. Il faudrait être génialement poète et philosophe à la fois.

Une mauvaise orthographe

L’orthographe et surtout la grammaire doivent être aussi rigoureuses que possible. Que penser d’une copie qui commet une faute sur le mot « philosophie » ? N’est-ce pas un signe de négligence pour notre discipline ?

L’emploi d’expressions creuses

Interdisez-vous les expressions du genre « depuis toujours les hommes », « depuis l’aube de l’humanité », « pendant des siècles », « tous les philosophes », « les philosophes », etc. En général, ces expressions n’ajoutent rien au propos, pire elles s’avèrent fausses : les philosophes ne sont jamais unanimes, les hommes ne se sont pas toujours posées telles questions, etc.

Un discours « philosophique » obscur

Vous devez écrire comme si un proche devait nous lire alors qu’il ne connaît rien en philosophie. Comme le dit le poète Boileau à la suite de Descartes : « ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement. »

Des exemples maladroits

Evitez les exemples concernant votre scolarité, le bac, etc. car le correcteur ne peut s’empêcher de ressentir comme une demande insidieuse d’indulgence.

Évitez l’actualité, d’évoquer les récentes catastrophes ou attentats, remplacez les par des exemples historiques similaires qui montreront votre culture et votre capacité philosophique à prendre du recul.

L’usage d’idéologies et d’arguments d’autorité

Il y a souvent des élèves qui confondent la dissertation philosophique avec l’exposé de leur conviction alors qu’il s’agit de les interroger ! Ainsi on ne tiendra jamais l’existence de Dieu pour acquise. Souvent à ce sujet on a notre idée de Dieu : contradictoirement on enferme l’idée d’une liberté divine absolue dans des définitions qui la limitent… Dans le même sens toute idéologie politique est à proscrire. Paradoxalement le relativisme bien qu’il se présente comme l’envers de l’idéologie en affirmant que librement chacun a son goût ou sa vérité est aussi une idéologie. C’est l’idéologie de l’individu centré sur sa petite personne et qui trouve là l’échappatoire à toute remise en cause de soi.

2- Ce qui valorise la copie

L’utilisation pertinente du cours et d'arguments avec leurs références philosophiques

L’épreuve du bac sanctionne aussi une année de cours de philosophie. On doit sentir que votre réflexion y a gagné en profondeur. Mais attention souvent votre défaut est alors de plaquer des connaissances au risque d’être hors sujet.

L’utilisation pertinente de références culturelles pertinentes

Vos connaissances historiques, scientifiques, littéraires si elles sont analysées et à propos valoriseront votre travail. Des références musicales ou cinématographiques peuvent être utilisées mais elles doivent être classiques.


3- La notation

Beaucoup pensent que la note attribuée à une dissertation est le fruit de l’arbitraire du professeur qui nous note en fonction de ses idées. Bien sûr un professeur est plus ou moins libre de ses propres opinions. Mais ultimement plutôt que sanctionner la proximité de vos opinions avec les siennes, il s’efforcera de juger votre travail dans la fidélité à cet esprit de libération vis-à-vis de l’opinion. Il jaugera davantage la solidité de votre argumentation et votre capacité d’approfondir une réflexion problématique. Donc plus vous vous éloignez de l’opinion moins vous êtes soumis à l’arbitraire du correcteur.


3- ARGUMENTER N’EST PAS DONNER SON OPINION


1 - Du « je » au « nous »

Puisque la dissertation est un exercice qui vise à vous détacher d’une relation émotionnelle à vos opinions, les expressions « à mon avis », « je pense que » et plus généralement « je », « mon », etc. y sont interdites.
Écrire « nous », « notre », etc. traduira votre ouverture d’esprit, c’est-à-dire votre capacité à associer dans votre démarche de pensée individuelle celle de n’importe qui d’autre. Le « on » désigne aussi une démarche collective qui vous implique mais avec laquelle vous tâchez de prendre vos distances.
Comme toujours il y a des exceptions où « je » est autorisé mais nous les examinerons ultérieurement.
 

2 – Une argumentation a toujours plus de force qu’une opinion


Par exemple, au cours d’un dialogue, au lieu de se contenter d’une opinion émotionnelle affirmant que vous détestez la xénophobie, ce qui n’ébranlera pas les convictions xénophobes, il vaut mieux argumenter en montrant que :

  • La xénophobie recouvre toujours une forme d’égoïsme collectif qui aboutit à des violences entre les civilisations, les nations, les peuples et les communautés,
  • La xénophobie ignore la communauté de destin de l’humanité devenue incontournable à cause de la mondialisation des échanges économiques et culturels et surtout de leurs conséquences écologiques. La xénophobie au lieu de préserver l’intégrité d’une culture communautaire la menace donc à long terme.

3 – L’utilité du cours

Un cours de philosophie est un réservoir d’arguments. La tradition philosophique qui s’est toujours efforcée de se libérer de l’opinion offre des ressources argumentatives et d’approfondissement. Dialoguer avec les idées des grands philosophes du passé est la meilleure façon d’élargir notre contexte d’examen des questions posées par nos sujets de dissertation.
Toutefois citer un philosophe peut devenir un argument d’autorité si le raisonnement qui l’a mené à telle affirmation n’est pas expliqué.



4- UNE MÉTHODE POUR FAIRE LA DISSERTATION



1 – Utiliser plusieurs techniques de problématisations

Pour échapper aux pièges de la dissertation, les pages qui suivent présenteront quatre techniques de problématisation. En effet, par exemple concernant le piège lié au plan « oui », « non », « peut-être » ou « ça dépend », seule une problématique issue de la confrontation d’au moins deux points de vue cohérents ou d’un questionnement organisé permet d’échapper à un catalogue d’idées « oui », « non », etc. ignorant cohérence et approfondissement.
L’utilisation des quatre techniques présentées dans les pages suivantes forme la méthode pour construire une problématique et ébaucher un plan. La problématique est exposée en introduction de la dissertation. Le plan découle de la problématique. Il doit permettre la rédaction d’un développement en trois parties qui élucide en profondeur cette problématique.
La difficulté consiste à appliquer ces techniques de problématisation. Chaque sujet est différent, il s’agira donc de trouver la combinaison parmi les quatre techniques qui permet d’en tirer une problématique puis un plan. En fonction du sujet il faudra utiliser la meilleure combinaison de une, deux, trois ou quatre techniques. La méthode n’est donc pas l’application aveugle d’un protocole. La dissertation reste un art, il s’agit comme un artisan qui a du métier d’adapter l’utilisation des diverses techniques aux contraintes liées au sujet.


2 – Ébaucher un plan de dissertation avec cette méthode

Vous verrez dans les pages suivantes comment les techniques de problématisation permettent aussi d’élaborer un plan en trois parties.
L’utilisation d’une seule technique de problématisation ne permet pas en général d’aboutir à un plan en trois parties approfondi. Le plan sera d’autant plus élaboré que les fruits des diverses techniques qui peuvent s’appliquer au sujet y seront intégrés.


3 – Pratique de la méthode

Nous vous invitons dans les pages suivantes à exercer nos quatre techniques isolément avant de les exercer ensuite plus ou moins simultanément selon les sujets.


5 – UN DEBAT OUI/NON N’EST PAS UNE PROBLÉMATIQUE !


1- Comment éviter le plan « oui », « non », « peut-être »… ?

A la plupart des sujets, Vous pourriez répondre plus ou moins sèchement « oui », « non », « peut-être » ou « ça dépend des circonstances ». Mais il y a des raisons diverses voire opposées de répondre « oui » ou « non ». Apercevoir ceci permet de bâtir une problématique approfondie et un vrai plan.


2- Exemple d’utilisation de cette technique de problématisation

Prenez un sujet polémique : La peine de mort peut-elle être juste ?
• Voici deux raisons de répondre « oui » à la question. 1) On peut insister sur le fait qu’un psychopathe a un cerveau programmé pour l’être et donc on doit l’éliminer comme toute bête nuisible (Spinoza). 2) Si quelqu’un commet de son plein gré un crime passible de la peine de mort, lui appliquer cette peine revient à reconnaître la liberté de ses actes commis en conscience du risque encouru (Hegel).
Des raisons de soutenir le même point de vue sont souvent strictement incompatibles. Ici la 1) défend l’idée que nos actes sont déterminés par des lois biologiques alors que la 2) insiste sur la liberté de nos actes. Si on distingue ces deux points de vue et qu’on envisage la question sous l’angle de la compassion, il semble que : 1bis) si quelqu’un est un criminel suite à des conditionnements biologiques, familiaux, ethniques, etc., il faut l’empêcher de nuire mais aussi le délivrer de ses conditionnements nuisibles 2bis) si un criminel a agi librement, il peut agir autrement, l’isoler, le tester peut permettre de le réhabiliter. L’enjeu problématique du sujet est donc de savoir si le modèle de la justice est l’ouverture du cœur, la compassion ou le droit à la vengeance.


• A partir de là, on peut définir un plan :

Première partie : Le débat de la peine de mort s’éclaire t-il du point de vue du déterminisme ?
a) Argument 1) : le criminel est déterminé. C’est une bête nuisible à éliminer.
b) Argument 1bis) : le criminel est déterminé. C’est un malade à soigner.
Deuxième partie : Le débat de la peine de mort s’éclaire t-il du point de vue de la liberté ?
a) Argument 2) : Le criminel en subissant la peine de mort voit sa dignité d’homme libre reconnue.
b) Argument 2bis) : Le criminel en payant sa dette et en se voyant proposé une réhabilitation est jugé non seulement pour ses actes mais par respect de sa liberté indépendante de ses actes.
Troisième partie : L’enjeu véritable du débat de la peine de mort est la compassion.
a) Argument 3) : La défense de la peine de mort ne peut s’appuyer ni sur le déterminisme ni sur l’idée d’une liberté de nos actes.
b) Argument 3bis) : La peine de mort s’appuie toujours sur l’idée d’une justice devant faire vengeance pour nous.
c) Argument 3ter) : Nous défendons une justice inspiré par l’amour, la compassion.

Remarque : on pourra aller par ce lien sur un autre de mes blogs pour trouver des arguments d’une autre nature qui obligeraient à formuler autrement ce plan.


3- A retenir

Il s’agit de repérer dans les diverses réponses OUI et NON à un sujet des tensions internes au OUI ainsi qu’au NON. Ces tensions peuvent être formulées sous la forme de questions problématiques qui permettront de construire un plan évitant le plan « oui », « non », « peut-être »…


6- NE PAS ADMETTRE DE PRÉJUGÉ !


1- Pourquoi faut-il se méfier des questions apparemment ouvertes ?

Un bon vendeur ne vous demande jamais « voulez-vous acheter quelque chose ? » car ses questions ont pour but de créer votre désir d’acheter ce qu’il vend. De la même façon, un sujet de philosophie pose souvent une question tout en véhiculant un jugement discutable. Lors de la problématisation d’un sujet il faut donc se demander : quel préjugé cet énoncé peut-il cacher ?


2-Exemples d’application de cette technique de problématisation

• Sujet 1 : « Les guerres sont-elles un effet de la nature humaine ? »
Ce sujet présuppose qu’il y a une nature humaine. Acceptant ce présupposé dans les deux premières parties, on se demandera si la nature humaine est mauvaise (Hobbes) ou si elle est bonne mais corrompue (Rousseau). En troisième partie, ce présupposé sera nié : l’être humain n’a pas d’instinct régulant ses comportements individuels au bénéfice de l’espèce, lui seul peut décider d’un usage de la guerre soumis à la préservation de son espèce.
• Sujet 2 : « Être libre n’est-ce pas la cause de notre malheur ? »
Ce sujet présuppose que L’homme est libre. En troisième partie, on peut montrer que l’homme n’est pas libre et que l’acceptation positive du fait que ses actes ne sont jamais personnels mais l’effet de l’univers le rend heureux.
Si vous pensez que cette solution justifie des conduites irresponsables, vous devez interroger en première partie l’existence de la liberté, puis la réhabiliter avant les deux parties suivantes : « Accepter les lois déterminant ce que nous sommes, peut nous donner la joie d’être libéré de tout souci personnel. Mais connaître ces lois ne nous découvre-t-il pas la possibilité de nous améliorer ? ».

• Vous avez donc deux types de plan si un préjugé est repéré :
  • Type 1 (efficace et évitant le hors sujet) : traiter le sujet en deux parties puis en troisième partie, le contester tout en lui donnant une réponse.
  • Type 2 (plus subtile et difficile) : contester le sujet en première partie puis le réhabiliter dans une transition et le traiter dans ce nouveau contexte.


7 – UN PARADOXE N’EST PAS QU’UNE CONTRADICTION !


1 – Il y a paradoxe et paradoxe !

1 - Définition

Un vrai paradoxe confronte deux visions défendables et contradictoires. Mais au-delà de leur contradiction problématique, il pointe leur harmonie.

2 - Le danger de croire philosopher « à coup de paradoxe »

Souvent les apprentis philosophes fabriquent des paradoxes sans les analyser en croyant que c’est cela disserter. Au lieu d’écrire de mauvais paradoxes, ayez d’abord pour but de repérer les contradictions problématiques de tel sujet ou de tel texte. Puis dégagez en l’éventuelle harmonie paradoxale !

• Exemple 1 : « l’art est-il utile ? »
Il y a ici une contradiction problématique entre l’utilité et le fait que l’art a un rapport avec la gratuité d’un acte de création désintéressé. La beauté d’une chose par exemple n’est pas liée à son utilité. Cependant l’art véhiculant des valeurs socioculturelles essentielles dont celle d’une liberté artistique désintéressée, il y a un paradoxe et non seulement une contradiction.

• Exemple 2 : « Doit-on aimer autrui ? »
Philosophie et spiritualités religieuses vous disent : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Ceci cache une contradiction problématique : aimer qui est a)de l’ordre du désir s’oppose au devoir qui est b)de l’ordre de l’obligation.

• Un plan possible des sujets de ce type est alors :
  • Première partie : dans la contradiction a) l’emporte sur b),
  • Deuxième partie : dans la contradiction b) l’emporte sur a),
  • Troisième partie : vitalité d’un paradoxe formé par a) et b). vous trouverez sur le sujet « Doit-on aimer autrui ? » un cours en cliquant ici. Attention de ne pas faire un plan hors sujet du type I a) II b) III a) et b) !! Car traiter dans une partie un seul terme du sujet n’est pas traité le sujet !!


8- L’ANALYSE DES TERMES D’UN SUJET DOIT POSER DES QUESTIONS !


1- Définir unilatéralement n’est pas problématiser !

Pour faire une problématique à partir d’un sujet de dissertation et éviter les pièges (voir chap1, p.1 ), il est possible de partir d’une analyse des termes du sujet. Mais l’analyse des termes est inutile si elle consiste seulement à les définir. Une analyse des termes est problématique si elle permet de poser des questions qui seront organisées en un problème.

2- Exemple d’analyse problématique du sujet : « Peut-on opposer produire et créer ? »

• Les termes du genre « peut-on », « doit-on », « faut-il », etc.

« Peut-on » vous invite à nous demander si il y a une possibilité de… là où « Doit-on » vous invite à vous demander s’il y a une obligation à… Ce ne serait pas alors le même sujet. Il est donc important de prendre garde à ces termes qui délimitent le contexte du sujet afin d’éviter le hors sujet.

• Poser des questions à partir du sens multiple des termes

Le sujet ici proposé est difficile à traiter si le sens des mots n’est pas analysé car une différence entre produire et créer n’est pas immédiatement perceptible. Sans analyse, il sera impossible de faire une problématique et un plan en trois parties.
Produire est un synonyme de créer mais il renvoie à un processus physique, à des savoirs faire tandis que créer évoque la possibilité de susciter une nouveauté imprévisible. Leur sens peut donc être antonyme.
Un exemple de possible opposition entre les deux termes est l’opposition entre l’artiste créateur de nouvelles visions du monde humain et l’artisan producteur d’ustensiles pour les besoins du monde humain.
L’esprit créateur veut rendre possible l’impossible tandis que le producteur semble enchaîné à la matérialité et ses possibilités limitées. Créer (inventer) peut-il exister sans produire (découvrir un processus) ? Par ailleurs certains processus de production ne font-ils pas émerger des nouveautés créatrices ? L’enjeu est le rapport entre esprit et matière.

9 - Lien vers des applications de cette méthode de dissertation :




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