MÉTHODE DE LA DISSERTATION
1- PRESENTATION DE L’EPREUVE DE LA DISSERTATION
1- Pourquoi disserter ?
A Athènes, au Ve siècle avant J.C.,
Socrate qui a forgé le mot philosophie signifiant amour de la sagesse,
avait l’habitude d’entrer en dialogue avec n’importe qui. Au cours de
ses dialogues, il interrogeait les opinions de ses interlocuteurs et
leur montrait qu’elles faisaient problème. On peut toujours poser à nos
opinions des questions dénonçant leur certitude aveugle. Le sujet de nos
opinions devient problématique. C’est lorsque quelqu’un reconnaît le
caractère problématique de ses certitudes qu’il peut ouvrir son esprit.
Cette ouverture d’esprit le rend libre émotionnellement de ses opinions
et peut laisser surgir un nouveau point de vue plus conscient.
Disserter est un exercice philosophique qui consiste à élaborer une
problématique nous libérant de nos opinions courantes concernant un
sujet.
2- Pourquoi disserter en trois parties ?
La dissertation est un exercice d’ouverture d’esprit à d’autres
façons de penser que la vôtre. Elle n’est pas un dialogue philosophique
réel mais elle cherche à le symboliser dans un discours. Trois parties y
sont nécessaires :
- vous présentez votre opinion, vous la structurez et vous l’argumentez,
- vous lui confrontez un autre point de vue à qui vous donnez la parole, vous apprenez à vous identifier sincèrement au point de vue de l’autre,
- ayant pris au sérieux la pensée de l’autre, vous arrivez à un nouveau point de vue ; dans l’idéal, confronté à un problème insoluble, surgit parfois un point de vue plus profond, plus ouvert qui embrasse ce problème et le déplace.
4- Les pièges de la dissertation à éviter
• Le piège du hors sujet
Il faut souvent élargir le contexte dans lequel a tendance à nous
cloisonner un sujet pour lui donner une réponse. Il faut souvent prendre
de la distance, faire des détours pour découvrir une réponse. Mais là
est le danger, on peut s’écarter du sujet pour ne plus y revenir : on
est alors hors sujet.
Vous devez montrer que votre dissertation reste à l’écoute de la
question posée par le sujet. Il ne faut donc pas hésiter à reprendre vos
propos en les mettant dans les termes même du sujet.
• Le piège de croire penser à l’aide d’une suite d’anecdotes
Une anecdote, une histoire, un exemple ne disent souvent rien en dehors
d’eux-mêmes. Pour construire un discours valable en tout lieu et tout
temps et donc pour échapper à la pensée anecdotique, il y a deux
démarches :
- celle du poète, du conteur ou du romancier qui suggèrent dans leurs fictions une vérité propre à tous par des allégories, des métaphores, des symboles…
- celle du philosophe et donc de la dissertation qui démontre, argumente, analyse, synthétise... Si le discours de la dissertation utilise l’exemple, la fiction, etc., il doit toujours l’accompagner d’une analyse explicative. La dissertation ne procède pas par énigmes, elle est la clarification de ce qui est problématique.
• Le piège d’un plan « oui », « non », « peut-être » ou « ça dépend »
On en revient à la confusion des opinions si vos parties de dissertation
se contentent de répondre « oui », « non », « peut-être » ou « ça
dépend » aux questions tirées d’un sujet. Il ne suffit pas de faire de
la dissertation un catalogue d’idées pour se libérer des opinions
personnelles. La dissertation doit élargir et approfondir le contexte
d’examen du sujet.
5- A retenir :
Bien que s’inspirant du dialogue philosophique, une dissertation est un discours comprenant :
- une introduction mettant en place une problématique,
- trois parties distinctes où la première et la seconde par leur différence de point de vue amplifient le problème, et où idéalement, la troisième démasque ce problème ou le déplace.
- une conclusion résumant le cheminement et proposant une ouverture.
Trois défauts majeurs qui font échouer la dissertation sont à éviter à savoir :
- le hors sujet,
- le défaut de croire penser en multipliant des anecdotes,
- l’illusion d’échapper à l’opinion avec un catalogue d’idées dont les parties se résument à « oui », « non », « peut-être » ou « ça dépend ».
2- COMMENT EST JUGÉE LA DISSERTATION
1- Ce qui dévalorise la copie
• Une copie trop courte
L’épreuve de philosophie est pensée sur une durée de quatre heures. La
rédaction de la copie doit donc être conséquente. On a rarement vu un
élève approfondir vraiment sérieusement sa réflexion en moins d’une
copie double. Bien sûr une longue copie ne garantit en rien la qualité
de réflexion mais une réflexion approfondie n’est guère possible si elle
se contente de quelques lignes. Une réflexion approfondie en peu de mot
est possible mais infiniment difficile car il faut être capable de
maîtriser intelligemment la concentration du sens divers et variés des
mots. Il faudrait être génialement poète et philosophe à la fois.
• Une mauvaise orthographe
L’orthographe et surtout la grammaire doivent être aussi rigoureuses que
possible. Que penser d’une copie qui commet une faute sur le mot
« philosophie » ? N’est-ce pas un signe de négligence pour notre
discipline ?
• L’emploi d’expressions creuses
Interdisez-vous les expressions du genre « depuis toujours les hommes »,
« depuis l’aube de l’humanité », « pendant des siècles », « tous les
philosophes », « les philosophes », etc. En général, ces expressions
n’ajoutent rien au propos, pire elles s’avèrent fausses : les
philosophes ne sont jamais unanimes, les hommes ne se sont pas toujours
posées telles questions, etc.
• Un discours « philosophique » obscur
Vous devez écrire comme si un proche devait nous lire alors qu’il ne
connaît rien en philosophie. Comme le dit le poète Boileau à la suite de
Descartes : « ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement. »
• Des exemples maladroits
Evitez les exemples concernant votre scolarité, le bac, etc. car le
correcteur ne peut s’empêcher de ressentir comme une demande insidieuse
d’indulgence.
Évitez l’actualité, d’évoquer les récentes catastrophes ou attentats,
remplacez les par des exemples historiques similaires qui montreront
votre culture et votre capacité philosophique à prendre du recul.
• L’usage d’idéologies et d’arguments d’autorité
Il y a souvent des élèves qui confondent la dissertation philosophique
avec l’exposé de leur conviction alors qu’il s’agit de les interroger !
Ainsi on ne tiendra jamais l’existence de Dieu pour acquise. Souvent à
ce sujet on a notre idée de Dieu : contradictoirement on enferme l’idée
d’une liberté divine absolue dans des définitions qui la limitent… Dans
le même sens toute idéologie politique est à proscrire. Paradoxalement
le relativisme bien qu’il se présente comme l’envers de l’idéologie en
affirmant que librement chacun a son goût ou sa vérité est aussi une
idéologie. C’est l’idéologie de l’individu centré sur sa petite personne
et qui trouve là l’échappatoire à toute remise en cause de soi.
2- Ce qui valorise la copie
• L’utilisation pertinente du cours et d'arguments avec leurs références philosophiques
L’épreuve du bac sanctionne aussi une année de cours de philosophie. On
doit sentir que votre réflexion y a gagné en profondeur. Mais attention
souvent votre défaut est alors de plaquer des connaissances au risque
d’être hors sujet.
• L’utilisation pertinente de références culturelles pertinentes
Vos connaissances historiques, scientifiques, littéraires si elles sont
analysées et à propos valoriseront votre travail. Des références
musicales ou cinématographiques peuvent être utilisées mais elles
doivent être classiques.
3- La notation
Beaucoup pensent que la note attribuée à une dissertation est le
fruit de l’arbitraire du professeur qui nous note en fonction de ses
idées. Bien sûr un professeur est plus ou moins libre de ses propres
opinions. Mais ultimement plutôt que sanctionner la proximité de vos
opinions avec les siennes, il s’efforcera de juger votre travail dans la
fidélité à cet esprit de libération vis-à-vis de l’opinion. Il jaugera
davantage la solidité de votre argumentation et votre capacité
d’approfondir une réflexion problématique. Donc plus vous vous éloignez
de l’opinion moins vous êtes soumis à l’arbitraire du correcteur.
3- ARGUMENTER N’EST PAS DONNER SON OPINION
1 - Du « je » au « nous »
Puisque la dissertation est un exercice qui vise à vous détacher
d’une relation émotionnelle à vos opinions, les expressions « à mon
avis », « je pense que » et plus généralement « je », « mon », etc. y
sont interdites.
Écrire « nous », « notre », etc. traduira votre ouverture d’esprit,
c’est-à-dire votre capacité à associer dans votre démarche de pensée
individuelle celle de n’importe qui d’autre. Le « on » désigne aussi une
démarche collective qui vous implique mais avec laquelle vous tâchez de
prendre vos distances.
Comme toujours il y a des exceptions où « je » est autorisé mais nous les examinerons ultérieurement.
2 – Une argumentation a toujours plus de force qu’une opinion
Par exemple, au cours d’un dialogue, au lieu de se contenter d’une
opinion émotionnelle affirmant que vous détestez la xénophobie, ce qui
n’ébranlera pas les convictions xénophobes, il vaut mieux argumenter en
montrant que :
- La xénophobie recouvre toujours une forme d’égoïsme collectif qui aboutit à des violences entre les civilisations, les nations, les peuples et les communautés,
- La xénophobie ignore la communauté de destin de l’humanité devenue incontournable à cause de la mondialisation des échanges économiques et culturels et surtout de leurs conséquences écologiques. La xénophobie au lieu de préserver l’intégrité d’une culture communautaire la menace donc à long terme.
3 – L’utilité du cours
Un cours de philosophie est un réservoir d’arguments. La tradition
philosophique qui s’est toujours efforcée de se libérer de l’opinion
offre des ressources argumentatives et d’approfondissement. Dialoguer
avec les idées des grands philosophes du passé est la meilleure façon
d’élargir notre contexte d’examen des questions posées par nos sujets de
dissertation.
Toutefois citer un philosophe peut devenir un argument d’autorité si le
raisonnement qui l’a mené à telle affirmation n’est pas expliqué.
4- UNE MÉTHODE POUR FAIRE LA DISSERTATION
1 – Utiliser plusieurs techniques de problématisations
Pour échapper aux pièges de la dissertation, les pages qui suivent
présenteront quatre techniques de problématisation. En effet, par
exemple concernant le piège lié au plan « oui », « non », « peut-être »
ou « ça dépend », seule une problématique issue de la confrontation d’au
moins deux points de vue cohérents ou d’un questionnement organisé
permet d’échapper à un catalogue d’idées « oui », « non », etc. ignorant
cohérence et approfondissement.
L’utilisation des quatre techniques présentées dans les pages suivantes
forme la méthode pour construire une problématique et ébaucher un plan.
La problématique est exposée en introduction de la dissertation. Le plan
découle de la problématique. Il doit permettre la rédaction d’un
développement en trois parties qui élucide en profondeur cette
problématique.
La difficulté consiste à appliquer ces techniques de problématisation.
Chaque sujet est différent, il s’agira donc de trouver la combinaison
parmi les quatre techniques qui permet d’en tirer une problématique puis
un plan. En fonction du sujet il faudra utiliser la meilleure
combinaison de une, deux, trois ou quatre techniques. La méthode n’est
donc pas l’application aveugle d’un protocole. La dissertation reste un
art, il s’agit comme un artisan qui a du métier d’adapter l’utilisation
des diverses techniques aux contraintes liées au sujet.
2 – Ébaucher un plan de dissertation avec cette méthode
Vous verrez dans les pages suivantes comment les techniques de
problématisation permettent aussi d’élaborer un plan en trois parties.
L’utilisation d’une seule technique de problématisation ne permet pas en
général d’aboutir à un plan en trois parties approfondi. Le plan sera
d’autant plus élaboré que les fruits des diverses techniques qui peuvent
s’appliquer au sujet y seront intégrés.
3 – Pratique de la méthode
Nous vous invitons dans les pages suivantes à exercer nos quatre
techniques isolément avant de les exercer ensuite plus ou moins
simultanément selon les sujets.
5 – UN DEBAT OUI/NON N’EST PAS UNE PROBLÉMATIQUE !
1- Comment éviter le plan « oui », « non », « peut-être »… ?
A la plupart des sujets, Vous pourriez répondre plus ou moins
sèchement « oui », « non », « peut-être » ou « ça dépend des
circonstances ». Mais il y a des raisons diverses voire opposées de
répondre « oui » ou « non ». Apercevoir ceci permet de bâtir une
problématique approfondie et un vrai plan.
2- Exemple d’utilisation de cette technique de problématisation
Prenez un sujet polémique : La peine de mort peut-elle être juste ?
• Voici deux raisons de répondre « oui » à la question. 1) On peut
insister sur le fait qu’un psychopathe a un cerveau programmé pour
l’être et donc on doit l’éliminer comme toute bête nuisible (Spinoza).
2) Si quelqu’un commet de son plein gré un crime passible de la peine de
mort, lui appliquer cette peine revient à reconnaître la liberté de ses
actes commis en conscience du risque encouru (Hegel).
Des raisons de soutenir le même point de vue sont souvent strictement
incompatibles. Ici la 1) défend l’idée que nos actes sont déterminés par
des lois biologiques alors que la 2) insiste sur la liberté de nos
actes. Si on distingue ces deux points de vue et qu’on envisage la
question sous l’angle de la compassion, il semble que : 1bis) si
quelqu’un est un criminel suite à des conditionnements biologiques,
familiaux, ethniques, etc., il faut l’empêcher de nuire mais aussi le
délivrer de ses conditionnements nuisibles 2bis) si un criminel a agi
librement, il peut agir autrement, l’isoler, le tester peut permettre de
le réhabiliter. L’enjeu problématique du sujet est donc de savoir si le
modèle de la justice est l’ouverture du cœur, la compassion ou le
droit à la vengeance.
• A partir de là, on peut définir un plan :
Première partie : Le débat de la peine de mort s’éclaire t-il du point de vue du déterminisme ?
a) Argument 1) : le criminel est déterminé. C’est une bête nuisible à éliminer.
b) Argument 1bis) : le criminel est déterminé. C’est un malade à soigner.
Deuxième partie : Le débat de la peine de mort s’éclaire t-il du point de vue de la liberté ?
a) Argument 2) : Le criminel en subissant la peine de mort voit sa dignité d’homme libre reconnue.
b) Argument 2bis) : Le criminel en payant sa dette et en se voyant
proposé une réhabilitation est jugé non seulement pour ses actes mais
par respect de sa liberté indépendante de ses actes.
Troisième partie : L’enjeu véritable du débat de la peine de mort est la compassion.
a) Argument 3) : La défense de la peine de mort ne peut s’appuyer ni sur
le déterminisme ni sur l’idée d’une liberté de nos actes.
b) Argument 3bis) : La peine de mort s’appuie toujours sur l’idée d’une justice devant faire vengeance pour nous.
c) Argument 3ter) : Nous défendons une justice inspiré par l’amour, la compassion.
3- A retenir
Il s’agit de repérer dans les diverses réponses OUI et NON à un sujet
des tensions internes au OUI ainsi qu’au NON. Ces tensions peuvent être
formulées sous la forme de questions problématiques qui permettront de
construire un plan évitant le plan « oui », « non », « peut-être »…
6- NE PAS ADMETTRE DE PRÉJUGÉ !
1- Pourquoi faut-il se méfier des questions apparemment ouvertes ?
Un bon vendeur ne vous demande jamais « voulez-vous acheter quelque
chose ? » car ses questions ont pour but de créer votre désir d’acheter
ce qu’il vend. De la même façon, un sujet de philosophie pose souvent
une question tout en véhiculant un jugement discutable. Lors de la
problématisation d’un sujet il faut donc se demander : quel préjugé cet
énoncé peut-il cacher ?
2-Exemples d’application de cette technique de problématisation
• Sujet 1 : « Les guerres sont-elles un effet de la nature humaine ? »
Ce sujet présuppose qu’il y a une nature humaine. Acceptant ce
présupposé dans les deux premières parties, on se demandera si la nature
humaine est mauvaise (Hobbes) ou si elle est bonne mais corrompue
(Rousseau). En troisième partie, ce présupposé sera nié : l’être humain
n’a pas d’instinct régulant ses comportements individuels au bénéfice de
l’espèce, lui seul peut décider d’un usage de la guerre soumis à la
préservation de son espèce.
• Sujet 2 : « Être libre n’est-ce pas la cause de notre malheur ? »
Ce sujet présuppose que L’homme est libre. En troisième partie, on peut
montrer que l’homme n’est pas libre et que l’acceptation positive du
fait que ses actes ne sont jamais personnels mais l’effet de l’univers
le rend heureux.
Si vous pensez que cette solution justifie des conduites irresponsables,
vous devez interroger en première partie l’existence de la liberté,
puis la réhabiliter avant les deux parties suivantes : « Accepter les
lois déterminant ce que nous sommes, peut nous donner la joie d’être
libéré de tout souci personnel. Mais connaître ces lois ne nous
découvre-t-il pas la possibilité de nous améliorer ? ».
- Type 1 (efficace et évitant le hors sujet) : traiter le sujet en deux parties puis en troisième partie, le contester tout en lui donnant une réponse.
- Type 2 (plus subtile et difficile) : contester le sujet en première partie puis le réhabiliter dans une transition et le traiter dans ce nouveau contexte.
7 – UN PARADOXE N’EST PAS QU’UNE CONTRADICTION !
1 – Il y a paradoxe et paradoxe !
1 - Définition
Un vrai paradoxe confronte deux visions défendables et contradictoires.
Mais au-delà de leur contradiction problématique, il pointe leur
harmonie.
2 - Le danger de croire philosopher « à coup de paradoxe »
Souvent les apprentis philosophes fabriquent des paradoxes sans les
analyser en croyant que c’est cela disserter. Au lieu d’écrire de
mauvais paradoxes, ayez d’abord pour but de repérer les contradictions
problématiques de tel sujet ou de tel texte. Puis dégagez en
l’éventuelle harmonie paradoxale !
• Exemple 1 : « l’art est-il utile ? »
Il y a ici une contradiction problématique entre l’utilité et le fait
que l’art a un rapport avec la gratuité d’un acte de création
désintéressé. La beauté d’une chose par exemple n’est pas liée à son
utilité. Cependant l’art véhiculant des valeurs socioculturelles
essentielles dont celle d’une liberté artistique désintéressée, il y a
un paradoxe et non seulement une contradiction.
Philosophie et spiritualités religieuses vous disent : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Ceci cache une contradiction problématique : aimer qui est a)de l’ordre du désir s’oppose au devoir qui est b)de l’ordre de l’obligation.
• Un plan possible des sujets de ce type est alors :
- Première partie : dans la contradiction a) l’emporte sur b),
- Deuxième partie : dans la contradiction b) l’emporte sur a),
- Troisième partie : vitalité d’un paradoxe formé par a) et b). vous trouverez sur le sujet « Doit-on aimer autrui ? » un cours en cliquant ici. Attention de ne pas faire un plan hors sujet du type I a) II b) III a) et b) !! Car traiter dans une partie un seul terme du sujet n’est pas traité le sujet !!
8- L’ANALYSE DES TERMES D’UN SUJET DOIT POSER DES QUESTIONS !
1- Définir unilatéralement n’est pas problématiser !
Pour faire une problématique à partir d’un sujet de dissertation et
éviter les pièges (voir chap1, p.1 ), il est possible de partir d’une
analyse des termes du sujet. Mais l’analyse des termes est inutile si
elle consiste seulement à les définir. Une analyse des termes est
problématique si elle permet de poser des questions qui seront
organisées en un problème.
• Les termes du genre « peut-on », « doit-on », « faut-il », etc.
« Peut-on » vous invite à nous demander si il y a une possibilité de… là
où « Doit-on » vous invite à vous demander s’il y a une obligation à…
Ce ne serait pas alors le même sujet. Il est donc important de prendre
garde à ces termes qui délimitent le contexte du sujet afin d’éviter le
hors sujet.
• Poser des questions à partir du sens multiple des termes
Le sujet ici proposé est difficile à traiter si le sens des mots n’est
pas analysé car une différence entre produire et créer n’est pas
immédiatement perceptible. Sans analyse, il sera impossible de faire une
problématique et un plan en trois parties.
Produire est un synonyme de créer mais il renvoie à un processus
physique, à des savoirs faire tandis que créer évoque la possibilité de
susciter une nouveauté imprévisible. Leur sens peut donc être antonyme.
Un exemple de possible opposition entre les deux termes est l’opposition
entre l’artiste créateur de nouvelles visions du monde humain et
l’artisan producteur d’ustensiles pour les besoins du monde humain.
L’esprit créateur veut rendre possible l’impossible tandis que le
producteur semble enchaîné à la matérialité et ses possibilités
limitées. Créer (inventer) peut-il exister sans produire (découvrir un
processus) ? Par ailleurs certains processus de production ne font-ils
pas émerger des nouveautés créatrices ? L’enjeu est le rapport entre
esprit et matière.
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